Face à la mode grandissante des films de plus en plus longs, beaucoup de vedettes du burlesque on eu la bonne idée de suivre le mouvement eux aussi, passant de deux bobines (soit 20 minutes environ) à six. Buster Keaton, rusé, misait sur deux tableaux pour son premier long : d’une part une parodie d’Intolérance de D.W. Griffith, film très populaire en son temps, et d’autre part en un croisement de trois récits qui, au cas où le film se ramasserait, feraient l’affaire de trois films de deux bobines distincts. Par chance, le film fit un carton, et Keaton continuera sur sa lancée de longs métrages par la suite.
Le point fort de Keaton ne réside pas tant ici dans ses prouesses sportives (bien qu’elles soient encore de haut niveau : la chute de l’immeuble ou le sauvetage de la noble romaine sont exemplaires) que dans cet humour si moderne de l’anachronisme. Trois âges repose ainsi sur une succession de saynètes où l’homme préhistorique joue au golf, où le Romain invente le traîneau des neiges et autres gags du même genre.
Le point négatif dirais-je est que, justement, à trop jouer sur 3 histoires, les répétitions sont nombreuses et le film, par conséquent, redondant. Dans l’ensemble ce n’est pas trop grave, le film ne durant qu’une heure, mais bon…
Reste que ce film, comme bien d’autres de l’artiste, illustre ce paradoxe d’un acteur pleinement ancré dans le cinéma muet (puisqu’il ne survivra pas au parlant) mais qui avait un humour si fin et si moderne qu’il aurait pu résister sans trop de peine. Allez savoir par quel mystère ce génie comique dû se retirer et sombrer petit à petit dans l’oubli, de manière on ne peut plus injuste. Rendez-lui justice, voyez ses films !
Note : ***
jeudi 25 mars 2010
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