Le film s’ouvre sur une « évasion », celle d’un jeune homme en parfaite santé mentale, dans un hôpital, aidé par un vrai petit barje qui lui est en liberté totale. Par ce petit clin d’œil, Wes Anderson annonce dès son premier film ce qui composera l’univers qu’il dessinera au fil de son œuvre.
A la base de Bottle Rocket, un court métrage que Wes Anderson a fini par étirer pour en faire un long. Ce n’est pas le premier à faire ça, surtout dans le circuit indépendant, mais ce petit détail a son importance dans la mesure où il est la principale faiblesse du film : on sent en effet que le scénario est tiré en longueur, que le rythme n’est pas toujours là et que, malgré des scènes très drôles (le grand braquage final est juste jubilatoire d’emmerdes et d’imprévus), le tout tient un peu difficilement le choc.
C’est bien dommage d’ailleurs car pour le reste, nous sommes en présence d’une œuvre clairement estampillée Wes Anderson : on y retrouve ces losers en antihéros (formidables frères Wilson mais aussi un James Caan décalé et très drôle), un humour souvent fin, les grands thèmes de l’amitié et de la famille comme Anderson les affectionne et une affection toute particulière du cinéaste apportée aux personnages, trop rarement vue à l’époque du film (c’est pas moi qui le dit, c’est un certain Martin Scorsese).
Quant à la réalisation, rien de transcendant, du classique, parfois même du surplus (ces petits ralentis pour faire genre) mais déjà aussi ce côté kitsch assumé, avec les couleurs criardes et la lumière soigneusement travaillée.
Sans être un chef-d’œuvre, Bottle Rocket reste néanmoins un divertissement fort sympathique, et la mise en place d’un univers cocasse et fichtrement original dans le paysage du cinéma américain, celui de l’enfant terrible Wes Anderson. La classe américaine.
Note : ***
vendredi 2 avril 2010
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