vendredi 13 janvier 2006

The French Connection


French Connection, ou la petite révolution du genre dans les années 70.

Tout commence à New-York où deux flics loin d’être tendres apprennent l’existence d’une importante livraison de drogue via une filiale française. Commence alors le petit jeu du chat et de la souris, filatures et indics en prime.

Ne tournons pas autour du pot, French Connection est le type même de film qui s’inscrivait dans l’esprit seventies : abandon des codes du genre, explosion d’un jeune talent (William Friedkin, futur monsieur Exorciste), confirmation d’un autre (Gene Hackman) et un scénario fort, très fort qui dynamite le cinéma comme jamais après la mort du Code Hays.

C’est ainsi que French Connection s’inscrit comme un film policier violent, sans concession, n’ayant pas peur de montrer du brutal quand il faut. C’est aussi une levée de tabous, comme cette (très) jeune fille que Jimmy Doyle drague puis avec qui il va faire des jeux sexuels étranges… Je passerai la descente de flics dans le bar ou encore la scène d’intro où Hackman et Scheider maltraitent un malfrat… C’est aussi une succession de moments d’anthologie, dont le plus beau et le plus captivant du film est sans conteste cette course-poursuite du métro. Avant, c’était Bullitt qui avait le plaisir d’être la plus belle scène du genre ; sauf que Bullitt, c’était planifié, calculé, maîtrisé à la seconde, tandis qu’ici c’est de l’impro totale. C’est ainsi que l’accident que subit Gene Hackman est bien réel… Ca joue presque un rôle métaphorique, dans le sens où l’assassin provoque une scène violente tandis que le « cerveau » de l’opération s’amuse avec Hackman dans le métro, en jouant au chat et à la souris.

Un Gene Hackman hallucinant par ailleurs, même si, d’un avis strictement personnel, il ne s’agit pas là de son meilleur rôle (ah Conversation secrète…). Le secret ? Un réalisateur effroyable. En effet, Fridekin voulait obtenir n maximum de vérité dans son film, d’où un tournage en extérieur. Ce qui impliqua que Gene Hackman passa des heures dans un des hivers les plus glacials qu’ait connu les USA, histoire de marquer physiquement et mentalement son acteur…

C’est peut-être d’ailleurs à ça que French Connection doit son succès, ainsi que sa légende, à cet aspect quasi-documentaire, tant dans le cadrage que dans les mouvements de caméra et surtout dans le jeu des acteurs, à vifs, tous sans exception. Avec son film, Friedkin prenait vraiment tout le monde à contre-pied, où on ne sait finalement plus qui est le bon de l’histoire, entre le dealer sophistiqué ou le flic brut qui en vient à causer la mort d’autres flics…

Résultat des courses aux Oscars : Gene Hackman dit merci pour avoir écrasé Peter Finch, Walter Matthau et Georges C. Scott, Roy Scheider apprécie sa première nomination tandis que William Friedkin et son film écrasent Norman Jewison et Le violon sur le toit, Peter Bogdanovich et La dernière séance, John Schlesinger et Sunday Bloody Sunday et surtout Stanley Kubrick et son Orange Mécanique, à qui il vole aussi le Meilleur Scénario et le Meilleur montage. Ah oui, en prime, il devient un incontournable du genre, se permettant le luxe de ranger ses prédécesseurs au placard. Il y a des films comme ça, inutile d’en parler, leur légende le fait pour eux…

Note : ****

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