lundi 16 janvier 2006

Closer


Un drame pseudo-érotique assez froid et un sommet d’interprétations que ce Closer.

Il faut dire que dans le genre provoc’, Mike Nichols n’est pas de ceux à qui on apprend mais de ceux qui apprennent : Le lauréat, Ce plaisir qu’on dit charnel sont là pour le confirmer. Pourtant, ces derniers temps, le cinéaste n’avait plus trop la cote, et son acteur fétiche alias Jack Nicholson commence à devenir un peu trop vieux pour jouer les jeunes séducteurs.

Nous voilà donc plonger dans un quatuor de passions et de trahisons, avec comme point commun le désir sexuel. Une histoire bien dans la tradition du cinéma de Nichols de ses débuts.

Sauf qu’ici, alors savoir, on se moque de l’histoire. Dans le fond, on peut même dire qu’elle est très banale voir presque bâclée. Les ellipses sont nombreuses si bien qu’on traverse près de quatre ans de relations en à peine 1h25. A tel point que le film défile à une vitesse vertigineuse, sans qu’on ait le temps de regarder sa montre pour savoir depuis combien de temps c’est commencé… Mais il n’y a quand même rien à faire, au final, on a l’impression d’avoir assisté à un film léger, sans fond, sans même d’apport au genre…

Où se trouve l’intérêt du film alors ? Eh bien dans sa réalisation et ses interprétations, sans aucun doute.

Tout d’abord la mise en scène : à son âge, Nichols n’a plus rien à prouver aux autres ni même à soi-même. Il en profite dès lors pour prendre son temps, délimiter son espace et son univers, le dessiner pour mieux le peaufiner, mettre en avant ses thèmes et magnifier ses acteurs. C’est ainsi qu’on assiste à une démonstration de savoir-faire, d’un sens du cadrage travaillé à la composition de plan, savant mélange de couleurs, d’émotions et de tensions.

Et pourtant on est encore loin du véritable attrait du film, du petit plus qui fait qu’on désire rester jusqu’à la fin : le casting. Quatre ténors de l’interprétation et, accessoirement, des sex-symbols en puissance : Jude Law, Nathalie Portman, Clive Owen et Julia Roberts. Rien que ça. Ce qui impressionne, c’est que, visiblement, Nichols leur a laissé une énorme liberté tout en les dirigeant d’une main de fer (qui a dit paradoxal ?), leur accordant surtout une totale dépendance à leurs dialogues. Autant être prévenu, Closer est bavard, très bavard. Pourtant, les discours virent rapidement et souvent à la joute verbale entre les protagonistes, histoire de voir qui récite mieux son texte parmi ces quatre vedettes. Un plaisir évident d’acteur de se mesurer aux autres sous l’œil séduit et amusé d’un Nichols tout en sobriété dans la mise en scène et luxe dans la composition d’image.

Note : **

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