jeudi 12 août 2010

Transformers

Transformers, c’est un peu comme les hémorroïdes en fait : on ne sait pas à quel point c’est douloureux tant qu’on ne l’a pas vécu.

Si on peut être méga coulant (non, pas de blague scato svp) avec Michael Bay côté scénario (la compilation des scripts de sa filmo devant largement tenir sur une feuille de post-it en écrivant grand), il y a des moments où la déconne n’est plus autorisée : seuls les effets spéciaux sont à sauver dans ce film, et encore pour cela faudrait-il qu’ils soient lisibles !

Mon appréciation du film se décline en trois temps :
1/ j’aime l’humour fin et subtil du film. Je ne puis m’empêcher de citer quelques grands moments de comédie comme on en avait plus eu depuis des années : la mère qui demande à son fils si il se masturbe, le robot qui pisse sur John Turturro, les allusions au fait que le héros puceau veut se taper la bombasse de service, le chihuahua plâtré, le robot Jazz… et on va arrêter là, non pas que l’envie d’en citer plus ne me démange pas mais j’avoue avoir à peu près tout oublié (eh oh ça fait une semaine que j’ai vu le film quand même !) mais on peut affirmer sans se tromper être à mi-chemin d’American Pie et de Mon curé chez les nudistes ;

2/ il y a une véritable maîtrise technique tout au long du film : des combats filmés en gros plan uniquement, ce qui ajoute un peu de sel à un montage déjà clair (cours de cinéma pour bayistes à venir : que le cinéma soit du 24 images/secondes ne veut pas dire que les 24 images doivent être toutes radicalement différentes les unes des autres hein), des contre-jours extraordinaires (ah j’aime ce plan où le soleil vient bouffer toute l’image et casse la tentative d’émotion de la scène) et j’en passe et des pas mal ;

3/ il faut saluer un jeu dramatique d’une intensité sans faille : Megan Fox étant un Transformer parfait point de vue carrosserie… et c’est tout. Quoique si vous insistez on pourrait encore parler de la transparence de Shia LaBeouf et, surtout, des grandes interprétations caricaturales de Jon Voight et John Turturro (qui ont au moins ce mérite malgré eux de signaler aux jeunes que la drogue, c’est mal, surtout quand il faut signer des contrats).

Après je tiens à remercier, mais là c’est plus personnel, Michael Bay (j’allais dire « les scénaristes » mais je me suis ressaisi, ce que je peux être con des fois quand même) d’avoir permis à des millions de jeunes d’apprendre les valeurs essentielles de la vie :
- si t’es moche mais que t’as une super bagnole, tu sauteras la bimbo du bahut sans te forcer (et si t’es méga basé c’est que tu joues forcément au football et que t’es un gros macho de base, connard va)
- si t’es un black à la grande gueule tu finiras forcément par vendre des bagnoles ou si t’es musclé tu seras un militaire même pas gradé, pas question que t’aies un poste important faut pas déconner
- si t’es un militaire dont la base se fait détruire par un gros machin robotique, ton réflexe sera de te foutre dans le désert sans eau ni vivres ni protection mais eh, fuck, t’es un putain de G.I., t’emmerdes la logique
- si tu tapes la discussion avec 5 robots de 20 mètres de haut et 15 tonnes sur la balance avec la voix de Barry White après une trachéo qui hurle dans une ruelle, tu te feras pas choper par les voisins trop cons pour regarder
- si t’achètes pas un gsm Nokia c’est trop la loose car il le répète pourtant bien 3 fois dans le film et bien clairement que « Nokia c’est de la balle »
- et si t’es trop con pour pas détruire directement le rubik’s cube et attendre que la ville entière soit saccagée avant de tilter… ben c’est rien tu te feras quand même la super bonnasse sur le capot de la bagnole mais t’auras bien emmerder ton monde avant, good game kid !

Une question subsiste néanmoins à l’apparition du générique : pourquoi diable un heureux hasard, je ne sais pas, genre une pluie de météorites radioactives, ne s’abat jamais sur la maison de Michael Bay au fait ?

Note : 0

1 Comment:

Oli said...

Assez d'accord. Encore une fois, Michael Bay s'est vu t-robot !