vendredi 6 août 2010

Baarìa

Giuseppe Tornatore est un drôle de cinéaste, ou plutôt a-t-il connu une drôle de carrière : son deuxième film, Cinéma Paradiso, fut un tel succès qu’il éclipsa longtemps les films suivants du cinéastes, qui il faut bien l’avouer n’a pas particulièrement briller dans cette décennie (Malena fut son seul film des années 2000). Pourtant, le savoir de retour me procurait une certaine envie, la curiosité de retrouver ce cinéaste me titillant un peu plus quand j’appris le sujet de son film Baarìa, soit l’histoire politique du 20ème siècle en Italie (j’adore ce genre de fresque) mélangeant la petite et la grande Histoire.

Voilà donc comment le cinéaste va, sur 3 générations, nous parler de communisme. Si 1900 de Bertolucci prônait à sa fin la naissance du communisme comme un nouvel espoir, Baarìa en souligne (dénonce ?) les limites et les désillusions, en particulier dans une Sicile dominée par un patriarcat étouffant, un machisme ambiant et surtout une mafia envahissante.

2h30, c’est trop long, même pour couvrir 35 ans d’Histoire. L’avantage, c’est que Tornatore dans le discours politique ne délaisse pas l’humour, la tendresse, l’épique (qui rappelle quelque fois ces films de révolte comme 1900 ou Allonsanfan des frères Taviani) et surtout la poésie et l’imagination, qui rendent le récit bien moins austère que d’autres films avec un sujet semblable.

Seul (gros) bémol : cette fin, que Tornatore ne trouve pas : il cherche pourtant, il cherche, en propose une, puis une autre, encore une troisième. Aucune ne marche réellement, et pourtant elles durent, elles durent…

Reste que l’ensemble du film, si inégal soit-il, contient des éléments assez plaisants (des comédiens, surtout le duo comique Ficara-Picone bien connu en Italie, à la musique de Morricone) et reste un moment si pas inoubliable au moins sympathique.

Note : ***

0 Comments: