vendredi 2 septembre 2005

Une décennie sous influence (A decade under influence)


Un documentaire de base sur le cinéma des années 70, voilà ce qu’est Une décennie sous influence.

En grand nostalgique (qui l’eut cru ? lol) d’un cinéma d’autrefois autrement supérieur au cinéma contemporain, je ne pouvais m résigner à ne pas voir ce documentaire.

Première petite ombre au tableau : les réalisateurs. Ted Demme, paix à son âme, n’était pas un cinéaste d’exception malgré quelques idées intéressantes ; Richard LaGravenese, meilleur scénariste que réalisateur, ne mérite non plus des salves d’honneur. Soit, ce n’est qu’un détail.

Voilà donc que le film débute dans une atmosphère très seventies (tiens ?) et promets un petit délire ; que nenni !

Au programme : interviews de cinéastes légendaires, archives d’époque au niveau de la société, extraits de films. Le programme de base en quelque sorte. Mais il faut quand même souligner les cinéastes à l’affiche : William Friedkin, Sidney Lumet, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Milos Forman, Sydney Pollack, Peter Bogdanovich… Qui se voient vite rejoins par Paul Schrader, Julie Christie, Roy Scheider… Bref que du lourd !

Pourtant, le film ne tient pas ses promesses : on s’attend à de l’info inédite ou quelque chose comme ça, et on raconte juste la genèse des films principaux de ses artistes. Dommage.

Pourtant, il serait erroné d’enfermer ce documentaire dans une classe très moyenne ; ainsi toutes les influences de l’époque (et donc qui ont encore des répercussions maintenant) son citées et expliquées : la libération sexuelle, les films chocs des années 60 comme La cible, Le lauréat ou Bonnie and Clyde, le Vietnam, l’influence de la Nouvelle Vague, le système D de Roger Corman qui va révéler plus d’un talent, l’influence de John Cassavetes au niveau de la mise en scène et de la liberté de l’auteur… Rien n’est épargné, et on regrettera juste un léger manque d’exploitation de certains passages, comme une chronologie mélangée.

On apprend aussi les raisons de la mort du cinéma des années 70 : l’arrivée des blockbusters, l’appât du gain de plus en plus grand des producteurs (qui ont lancés la mode des produits dérivés à la sortie de Star Wars)…

Intéressant pour les non-initiés, mais pour les cinéphiles un peu trop léger. On aimera pourtant voir autant de légendes du cinéma parler de leur vision du cinéma à l’époque, de leurs influences diverses et de leurs points de vue sur d’autres films marquants.

Dernier regret : une filmographie très sélective, justifiée à la fin du documentaire par le nombre de grands films et la durée limitée du documentaire ; on regrettera quand même l’absence de film cultes (ceux de Carpenter, The Rocky Horror Picture Show, Les trois jours du Condor…), le peu de temps consacré à des films très importants (Voyage au bout de l’enfer, Délivrance, Orange Mécanique…), l’oubli volontaire de l’explosion du porno (quand on parle de cinéma autant parler de tous ses genres, surtout que celui-ci représente parfaitement la dérive de la société et que c’est dans cette décennie qu’il connu son plus gros succès avec Gorge profonde (à voir le très bon documentaire Inside Deep Throat qui revient sur le film le plus rentable de toute l’histoire du cinéma…) et l’oubli de cinéastes majeurs (Kubrick, Peckinpah, Lynch…).

Agréable donc, mais peu instructif quand on est réellement passionné de cinéma.

Note : **

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