samedi 10 septembre 2005

Aliens


Voilà le retour de la vilaine bébête de l’espace dans Aliens et ça risque de faire mal !

Ce qu’on a surtout peur au début, c’est de savoir que c’est une suite du chef-d’œuvre éternel de Ridley Scott qu’on nous propose. Il faut dire que Alien premier du nom était un véritable bijou cinématographique, un renouvellement des codes du film d’horreur réalisé à la perfection. Surtout qu’on a droit à James Cameron, qui a quand même bluffé son monde avec Terminator deux ans auparavant mais bon. Heureusement, le doute est très vite dissipé !

Tout d’abord, on ne peut que tomber amoureux des effets spéciaux : comme toujours chez Cameron, ils sont d’une finesse et d’une perfection rare, toujours surprenant même 20 ans après ; pas de doutes, ce gars sait choisir ses collaborateurs.

Deuxièmement, Cameron tout en imposant sa patte ne s’éloigne absolument pas du chef-d’œuvre original : la trame de base est continue par rapport à l’épisode précédent et le design de l’Alien est respecté au millimètre, quant à la Mère-Alien elle fut construite par Cameron lui-même tout en respectant des traits de la créature originelle.

Le plus agréable, c’est que Cameron impose sa patte comme je disais : Aliens est en effet plus sombre, plus violent, plus drôle, plus psychologique qu’Alien.

Admirateur de Dante et de Freud, Cameron crée en effet un personnage de Ripley plus subtil que dans le premier, plus humain : elle a des sentiments et n’hésite pas à les exprimer, notamment à travers ses peurs, ses cauchemars, ses doutes, son instinct maternel. De ce point de vue, Sigourney Weaver trouve un personnage mieux dessiné qu’avant et n’y trouve que profit dans son jeu.

Cameron dresse aussi au passage le portrait au vitriol d’un gouvernement cupide, sans foi ni loi qu’on pourrait encore trouver de nos jours…

Point de vue angoisse, il est vrai que la claustrophobie d’Alien ayant disparue, on pourrait s’attendre à quelque chose de plus mou ; eh bien non ! Le film garde son atmosphère tendue non seulement par des passages furtifs de non pas LA créature mais bien LES créatures ; même en se débarrassant d’une centaine d’entre elles, elles reviendront, et si les personnages ne sont plus enfermés dans un vaisseau, ils sont cependant bloqué sur une planète déserte, ce qui n’est pas mieux.

Regorgeant de scènes d’action brutes, violences et sombres, Aliens acquiert plus encore de réalisme (dans le domaine de la science-fiction bien sûr) que son prédécesseur.

On regrettera juste une suite de retournements finaux dont on finit par se douter, ce qui n’enlève pourtant rien à l’extrême qualité du film. On pourra cependant remarquer, du moins est-ce mon avis, des hommages ci et là de Cameron à ses cinéastes préférés, notamment Stanley Kubrick (l’enfant de la base sur son tricycle fait penser à Shining et la sublimation des vaisseaux flottants dans l’espace à un air de poésie digne de 2001 : l’odyssée de l’espace…)

Une vraie perle comme on en fait plus donc, qui a réussi à se détacher de son modèle tout en conservant le nécessaire de références ; Aliens serait-il le meilleur de la série ? Allez, c’est dit.

Note : *****

1 Comment:

D&D said...

Content d'avoir pu rester en compagnie de Cameron pour ce nouveau moment de lecture ici...
D'autant que je tiens bien "Aliens" pour le meilleur épisode de la saga.