vendredi 2 novembre 2007

Die Hard 4


Un flic démodé, don les deux armes préférées sont son flingue et ses répliques qui tuent, le plus souvent au mauvais endroit et au mauvais moments face à des petits génies du Mal, ça vous dit quelque chose ? L’officier John McLane bien sûr, de retour pour de nouvelles aventures explosives et pleines d’humour avec Die Hard 4 !

Ca, c’est sans doute le côté promo du film qui fait cet effet là. Reprenons : Bruce Willis, 52 balais au compteur, reprend du service pour défaire du méchant vraiment méchant en balançant 3 vannes à la minute. Ca c’est la bonne nouvelle ; la mauvaise, c’est que Len Wiseman, responsables du diptyque peu recommandable qu’est Underworld, prends les rênes. C’est un rêve de gosse se défend le réal, rappelant que plus jeune il avait fait un court métrage pour rendre hommage à Piège de cristal. Mouais. Et pour le défendre, Bruce Willis balance que ce n’est pas tant le scénario que la singularité de Wiseman (?) qui lui a donné envie de faire le film. C’est beau quand même l’amitié promotionnelle…

Que l’on se rassure pourtant, Len Wiseman, conscient de la charge qui lui incombait (ne pas décevoir les nombreux fans de la saga) offre le service minimum de qualité, laissant les effets pyrotechniques, les cascades périlleuses et les acteurs menés la barque. Wiseman propose même une approche assez cool de l’action, même si pas transcendante et parfois très mal découpée. Avantage : le réalisateur étant très sous-estimé par l’ensemble des spectateurs un peu exigeant, la déception n’est pas grande. Evidemment, on se marre de voir 2-3 scènes d’une absurdité complète (la jeep dans la cage d’ascenseur, la voiture propulsée contre un hélicoptère et un avion de chasse poursuivant un camion sur une autoroute) mais force est de constater que Wiseman sait gérer un gros budget, et si l’action frôle parfois la parodie involontaire, on prend quand même son pied de voir tout péter à 3 cm du visage de McLane. Fini la touche de subtilité à la McTiernan, on est bel et bien dans le blockbuster hollywoodien standard.

Le scénario divise : reprenant franchement la plupart des thèmes déjà avancés dans les films précédents (le corps contre l’esprit, l’urgence imposée par un timing serré) et une formule efficace de Die Hard 3, à savoir le compagnon de route pour un effet buddy movie, le script aligne nombre de poncifs (seul McLane et un gosse comprennent vraiment ce qui se passe) et de situations un peu trop « énormes » pour être crédible ; cela étant, il souligne deux choses particulièrement intéressante et assez rare dans un cinéma pop-corn. La première, c’est l’importance néfaste de la technologie face à l’Homme, à l’heure où désormais tout est électronique et par conséquent dangereux (exemple flagrant lorsque le pirate efface le plan retraite de McLane ; semblable situation pourrait se produire). La deuxième, et sans doute l plus intéressante, est de souligner l’absurdité de la paranoïa américaine depuis le 11 septembre : attaque terroriste, anthrax, toutes les craintes de l’Amérique sont dépeintes alors que le pays est attaqué par ses propres enfants. L’approche n’est pas très délicate ni très subtile mais elle a le mérite d’être claire et, dans un cinéma résolument capitaliste, courageuse.

Sans compter que pour nous faire avaler la pilule grosse comme une maison, on a pas n’importe qui en face de nous : John McLane, alias Bruce Willis, indissociable de ce personnage – à moins que ce ne soit McLane qui ne soit indissociable de Willis ? L’acteur reprend donc avec panache le rôle qui l’a propulsé au sommet, et il éprouve visiblement une joie à pine dissimulée : science du bon mot au bon moment, cascades improbables mais qui épatent la galerie et capacité à vaincre une armée à lui seul alors qu’il ne sait pas utiliser un gsm, c’est bel et bien le John McLane de Piège de cristal ou Une journée en enfer que l’on retrouve. Et comme d’habitude, il bouffe l’écran à chaque fois qu’il y est, ne laissant aucune chance à Justin Long, trop léger pour faire le poids, ou Timothy Olyphant assez sympa en vilain au gros cerveau et à la dent dure. Côté féminin, Maggie Q est assez… convaincante dans sa manière de donner des coups (et d’éveiller nos sens) tandis que l’on regrette de ne pas voir une Mary Elizabeth Winstead aussi bonne que dans Death Proof… Mais tant pis.

Tant pis car le plus important, c’est que Bruce Willis sauve le monde en se foutant de la gueule de ses adversaires ; le reste on s’en moque. Que le film soit bon ou non, digne de la série ou honte sans nom, qu’importe : on prend notre pied à voir des bagnoles exploser, des jolies filles castagner sévère et un John McLane toujours debout malgré 3 litres de sang perdus, une dizaine d’explosions, des mains écorchées et sans aucun doute une vilaine migraine en fin de course, mais toujours capable de mettre la pâtée aux méchants assoiffés de fric en leur disant « Yppi-kaï, pauve con ».

Note : ***

0 Comments: