vendredi 2 novembre 2007

58 minutes pour vivre (Die Hard 2)


Une recette qui marche ne fonctionne pas forcément entre n’importe quelles mains. Voici la leçon à tirer du décevant Die Hard 2 – 58 minutes pour vivre.

Inspiré du roman 58 minutes de Walter Wager (d’où le titre français complètement crétin car sans rapport avec le film), le film devait originellement être réalisé par John McTiernan mais, faute de temps libre (le cinéaste étant accaparé par A la poursuite d’Octobre Rouge), on confia la réalisation à un cinéaste d’origine finlandaise, Renny Harlin (futur réalisateur de Cliffhanger et Driven… sans commentaires). Déjà débordé par son film The adventures of Ford Fairlane, Harlin accepte pourtant de reprendre la série à son compte, espérant sans doute tirer profit de la popularité du film précédent. Pourtant, les choses vont rapidement décliner : en plus d’un scénario bancal, Harlin ne va pas savoir tenir son budget (il fut un moment où le film coûtait pas moins de 20 000 dollars à la minute) et à peine ses délais (le film arrivera dans les cinémas comme « wet prints », adjectif sans équivoque).

Heureusement que Bruce Willis était là. Sans lui, on ose pas trop imaginer à quoi aurait ressembler ce produit d’action des années 90. Toujours aussi irrésistible quand il descend un terroriste tout en balançant une réplique forcément culte. Pour le reste, on repassera : des personnages stéréotypés au maximum, interprétés avec peu de conviction par la plupart des acteurs sauf William Sadler qui croit dur comme fer à son rôle de bad guy, en vain.

Côté réal, Harlin ne cherche pas trop à se mesurer à McTiernan, ce qui est bien, et livre ce qu’il peut en terme d’action : la plupart des scènes sont ainsi réussies même s’il manque cette touche de magie qui rendait dans Piège de cristal l’invraisemblable possible ; ici, l’absurdité de certaines scènes fait rire alors qu’il devrait faire frémir.

Il faut dire que le pauvre cinéaste n’avait pas un matériel suffisant à sa disposition pour espérer mieux : en plus d’offrir des caricatures en guise de personnages et une suite parfois incohérente d’événements, le scénario enchaîne l’inutile avec le nuisible ; quid d’une galerie de personnages dont on se moque (le sergent Al Powell en clin d’œil forcé, la femme de McLane uniquement présente dans un pseudo but de suspens) quand il n’aligne pas des poncifs vus et revus des dizaines de fois (la tentative d’évasion d’un terroriste hautement dangereux… évasion assez drôle au passage, ou comment un homme de son importance n’est surveillé que par un gardien adolescent et naïf).

Suite presque sans saveur de l’un des meilleurs films d’action de tous les temps, Die Hard 2 permet surtout de confirmer le talent de Willis et d’offrir à l’occasion quelques scènes d’action intéressantes. Un résultat bien maigre en comparaison du premier et du troisième opus.

Note : **

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