dimanche 17 mai 2009

La chasse du comte Zaroff (The most dangerous game)


Bonsoir et bienvenue à votre émission « Comment faire des films » préférée !

Au programme aujourd’hui : la recette de La chasse du comte Zaroff (connu chez les anglo-saxons sous le nom bien meilleur de The most dangerous game, le mot « game » signifiant à la fois « jeu » et « gibier »), film d’Ernest Schoedsack (le réalisateur de King Kong) et Irving Pichel.

Alors, pour ce faire, il nous faut :

Des comédiens insipides (élément agaçants mais inhérent aux productions fauchées) parmi lesquels vous pouvez éventuellement placer un Leslie Banks intéressant
Des décors magnifiques
Un suspens haletant dans la seconde partie (même si tout le monde sait qu’happy end il y aura)
Une durée savamment courte (qui fait pardonner beaucoup de choses)
Et un peu d’indulgence de votre part quand vous saurez que ce film était tourné à l’arrache le jour pour gonfler les chances de se faire de l’argent des producteurs (King Kong étant tourné au même endroit la nuit, soit deux films pour le prix d’un)

Et vous obtiendrez ainsi une série B plutôt réussie, bien qu’ayant passablement vieilli, qui se laisse regarder avec plaisir et même, j’ai envie de dire, une certaine fascination… L’exemple même du film fauché réussi !

ET EN BONUS CE SOIR : L’ART DU GENERIQUE SELON SCHOEDSACK ET PICHEL !

Une porte, qui nous sépare d’un autre monde (l’intérieur de la maison, donc d’un décor de cinéma). Comme poignée, une figurine de centaure.


 


Le centaure est une créature mythologique mi-homme, mi-bête. C’est une manière de souligner l’animalité de l’être humain, ici en l’occurrence le comte Zaroff. La flèche dans le cœur renvoie à la chasse, mais annonce aussi le happy end du film : la bête sera tuée. Mais la bête + la fille dans ses bras + la flèche renvoient ensemble au mythe d’Hercule, qui tua le centaure Nessos pour avoir tenté d’abuser de sa femme Déjanire. Plus tard dans le film, Zaroff proposera effectivement l’héroïne comme trophée sexuel au vainqueur de la chasse.

Trois coups, comme un théâtre : à nouveau on insiste sur le côté spectacle du récit. La porte s’ouvre, les spectateurs sont conviés à entrer dans un autre univers, celui du film.





Le film est ainsi résumé en un plan-séquence très simple de 2 minutes.

Note : ***

0 Comments: