vendredi 29 mai 2009

The Blackout


The Blackout, j’ai envie de dire, c’est un peu le Canada Dry de Lost Highway : ça ressemble au film de David Lynch mais ce n’est pas le film de David Lynch !

Non, c’est un film d’Abel Ferrara, avec ce que ça sous-entend de sexe, de violence et d’esprit underground. Mais loin de moi l’idée de réduire l’intérêt de ce film !

Tout d’abord, il faut souligner le superbe travail plastique qu’effectue Ferrara : que ce soit la lumière ou les couleurs, on sent que le cinéaste s’amuse à nous en foutre plein la vue. Et surtout, ça contraste à merveille avec la vie de débauche que mène le personnage de Matthew Modine (extraordinaire, comme souvent) entre alcool et drogue.

Mais c’est surtout une réflexion plus que subtile sur la notion d’image : celle de cinéma, celle de vidéo numérique (le film date de 1997), mais surtout l’image manquante. Celle à un film, et celle à la mémoire : comment comprendre un film s’il lui manque une image essentielle, et comment ne pas s’interroger sur une image manquante dans ses propres souvenirs ?

Bon, évidemment, tout n’est pas parfait : le film tire assez en longueur et on comprend bien vite où on va en arriver (Ferrara semble par ailleurs s’en moquer). Il y a aussi les bad trips un peu agaçants qui ralentissent le film…

Mais qu’importe. Qu’importe car le film est rempli d’audace et de surprise, mais aussi de valeurs sûres comme Dennis Hopper, hyper à l’aise dans le registre du personnage décalé du bulbe. Un film surprenant, déroutant, mais étrangement fascinant…

Note : ***

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