mardi 11 avril 2006

J’aime la vie, je fais du vélo, je vais au cinéma


Un documentaire jovial et réussi sur les cinémas d’art et d’essai que ce J’aime la vie, je fais du vélo, je vais au cinéma.

Pamphlet contre les multiplexes, et ardant défenseur du cinéma de quartier, celui qui projette encore des films sans en oublier pour autant le contact humain, J’aime la vie, je fais du vélo, je vais au cinéma est un documentaire sans réelle prétention si ce n’est saluer le travail accompli par les cinémas d’art et d’essai.

Se déroulant comme une chronique amusante, le film voyage à travers le temps et les villes pour nous faire découvrir l’histoire de ces « petites » salles qui, bien loin de l’esprit marketing régnant dans les multiplexes comme UGC ou Gaumont, se battent continuellement pour offrir le meilleur du cinéma à leurs spectateurs. De Bordeaux à Paris, du ciné-ambulant au Churchill de Liège, le documentaire dresse les portraits de petites entreprises minutieuses pour qui le cinéma est avant tout un moment de partage.
Ayant travaillé dans un cinéma d’art et d’essai moi-même, je puis vous affirmer que J’aime la vie, je fais du vélo, je vais au cinéma rend parfaitement justice aux efforts accomplis par les gens travaillant dans ce type de cinéma : promotions d’événements, publication d’un journal, contact avec les clients… Rien n’est laissé au hasard pour pouvoir survivre face aux énormes complexes.

Attention cependant que le film ne verse pas dans la surenchère en critiquant ouvertement les multiplexes ; il se prend même au jeu de faire découvrir à une personne âgée l’immensité du Kinépolis de Bruxelles, et toutes les possibilités qu’elle offre (dont, par exemple, un système de projection numérique, extrêmement rare en Europe). Et si, insidieusement, on montre des salles de cinéma sans vie, on n’en voudra pas trop à Francis Fourcou, le réalisateur.

En revanche, on pourra lui reprocher de perdre de vue sur la fin du sens premier de son film, à savoir applaudir les cinémas d’art et d’essai, pour faire la pub excessive des cinémas Utopia. Le brûlot vire alors au spot publicitaire, glissant discrètement dans son discours que les cinémas Utopia sont les Rolls de ces cinémas de quartier.

En dépit de cette manœuvre inutile, le film est un agréable moment, qui fait découvrir l’envers du décor et qui, je l’espère, poussera les spectateurs à se rendre plus souvent dans ces cinémas qui n’ont de petit que la taille…

Note : ***

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