mardi 11 avril 2006

Du jour au lendemain


Une comédie semi réussie avec Poelvoorde en pilier inébranlable que ce Du jour au lendemain.

Pourtant, l’idée de base était intéressante : peut-on vraiment s’habituer au bonheur ? Et si, du jour au lendemain, nos habitudes poisseuses disparaissaient et que l’on devienne vraiment quelqu’un, qu’en seraient les conséquences ?

Sauf que, dans l’idée de la construction (répétition du quotidien jusqu’à lasser le héros), Groundhog Day (Un jour sans fin) était bien mieux bâti. De plus n’est pas Bill Murray qui veut, et si Poelvoorde reste un comique incroyable, il n’a pas cette touche nonchalante qu’à l’acteur américain et qui rendait son personnage si méprisable attachant. Heureusement, Poelvoorde reste Poelvoorde, et sa capacité à exploiter pleinement le filon d’une scène comique confinerait presque au génie. Sans rentrer dans la canonisation, il risque fort de rentrer dans le panthéon des inimitables, des imbattables de la trempe d’un Peter Sellers (sans bien sûr pouvoir l’égaler). Il faut dire qu’ici, il confirme encore son statut de pilier : il porte à lui seul le film. Soutenu par des seconds rôles excellents, il est vrai, mais tirant d’une ligne à l’autre un scénario tirant quelque fois sur la longueur.

Parce qu’à force de vouloir faire rire, Philippe Le Guay enchaîne les situations avec un rien de superflu. Quant au final, bien trop long et prévisible, il plombe quelque peu l’ensemble du film.

On en tiendra de toute façon pas rigueur à Le Guay, lui qui déçoit déjà par une mise en scène d’une part prévisible, d’autre part partant dans tous les sens (quelle utilité de la scène de chant, si ce n’est obligé Poelvoorde à faire du Podium bis ?).

Heureusement, le casting relève un peu la sauce, histoire de rendre le tout un brin cohéren et surtout drôle : du génial Rufus en admirateur de Napoléon à Anne Consigny toute en sensibilité féminine, il n’y a pas de fausse note du côté des interprétations. De l’inégal, ça oui, mais pas du mauvais.

Une suite de gags (réussis pour la plupart) et des acteurs en grande forme permettent donc au spectateur d’oublier les erreurs de mise en scène et les faiblesses de scénario. Du divertissement sympathique. C’est déjà pas mal.

Note **

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