dimanche 16 avril 2006

The Island


Du gâchis pur et simple que ce The Island.

Faut dire que déjà à la base, on est très sceptique : le réalisateur n’est autre que Michael Bay. Pro du montage rapide et de la pyrotechnie, il n’en est pas moins un cinéaste très loin d’être intellectuel. Il suffit de regarder sa filmographie pour s’en convaincre : Bad Boys I & II, Rock, Armageddon, Pearl Harbor… Hum hum. Du grand spectacle certes, mais sans aucun fond (même si certains verront en Bad Boys une ode à l’amitié et à la justice, Armageddon et Pearl Harbor des films d’amour comme on en fait plus et Rock l’histoire déchirante d’un ancien détenu tentant de racheter son pardon auprès de la société… Brrrrrr à faire froid dans le dos…). Mais le casting est alléchant (Ewan McGregor, Scarlett Johannsson, Steve Buscemi, Sean Benn, Djimon Hounsou, Michael Clarke Duncan…). Et Bay a quitté l’horripilant Jerry Bruckheimer pour cette histoire sur fond de clonage humain. Alors bon, soit, tentons.

Départ en beauté. Ca commence avec un décor paradisiaque, style carte postale, et un bateau genre grand luxe que même en rêve on peut pas se payer. Mais cette escapade magique vire au cauchemar rapidement et voilà notre héros réveillé en sueur, de retour à la triste réalité. Faut dire qu’à mi-chemin de 1984 et de THX 1138, c’est pas la joie là-bas. Mais tout change quand notre cher clone découvre qu’il en est un, et que tous ses petits copains aussi. Le voici donc parti à la recherche de son identité, autrement dit de son original.

Et c’est là que tout dérape vraiment. Mais alors, en beauté. Michael Bay, qui nous avait montré une facette plus calme que d’habitude jusque là (trop même, le rythme étant assez lent ce qui offre au film un début bien trop long…), il retrouve ses grandes envies de voitures explosées, de coups de feu plus nombreux que les chargeurs, d’effets visuels et d’un montage clipesques… Affligeant. On saluera n’empêche au passage Microsoft pour sa généreuse collaboration (soirées X-box, téléphones MSN…)

Reste donc le casting, mal équilibré il en convient, mais qui fait pourtant tout pour sortir la tête haute du film. Leurs efforts ne sont pas vains puisqu’on finit par les apprécier à leurs justes valeurs. C’est un peu ça aussi, le paradoxe Bay : proposer de mauvais films à de bons acteurs, lesquels acceptent de suite…

Le scénario, qui aurait pu être grandiose, se voit donc raccourci à une page, un prétexte pour enfiler scènes de poursuites tonitruantes et, accessoirement, une petite scène de cul entre les deux protagonistes.

Du gâchis donc… Ou peut-être pas. Tout dépend si on reste campé sur ses positions ou si, par bonté, on oublie ses préjugés et on tente d’exploiter pleinement l’univers d’un cinéaste. Mais des fois, on ferait mieux de s’abstenir…

Note : *

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