samedi 1 octobre 2005

Batman


Le film de consécration pour Tim Burton que ce Batman.

En effet, c’est avec ce film que ce cinéaste génial et original a réussi à rentrer dans cette classe très limitée des réalisateurs dits « auteurs » et commerciaux.
Après le désopilant et très surprenant Beetlejuice, Burton retrouve donc Michael Keaton pour adapter au grand écran l’un des plus célèbres justiciers du monde des comics. Tâche difficile la chauve-souris ayant connu moult et moult adaptations auparavant, dont une série très kitsch dans les années 60.

Mais c’est ben mal connaître Tim Burton que de l’enterrer avant la sortie du film. Ainsi, il annonce un casting de rêve : Michael Keaton, Jack Nicholson en bad guy bien excentrique comme il faut et une Kim Basinger en reporter trop fouineuse et amoureuse.

Et voilà que le film commence comme on pouvait l’espérer : une ambiance bien sombre, un Gotham City mal famé, en proie à la violence et au crime. C’est ainsi qu’en quelques minutes, Burton installe une ambiance malsaine, une atmosphère empreinte d’étrange, de ténèbres et parfois d’ambiguïté ; le parallèle avec le personnage de Bruce Wayne est frappant.

Thème important du film : la personnalité. La plupart des personnages, et pas seulement Batman, se voit donc empreints d’une double facette qui leur convient à souhait : chacun, en revêtant quelque masque que ce soit (Batman celui de la chauve-souris, Joker celui du clown) se sent comme libéré, non seulement de sa vie passée ou privée mais également de toute morale qui peut conduire à un chaos énorme. Car Burton l’a compris, Batman n’est pas un ange, loin de là, et l’aversion grandissante qu’il éprouve pour Joker finit par le transformer, aux yeux de la loi, en un criminel, mais qu’on accepte de pardonner vu sa victime, l’immonde méchant qu’est tout vilain à vouloir faire le mal.

Dans leurs rôles, les acteurs sont très bons, notamment Michael Keaton qui sera pourtant encore meilleur dans le deuxième épisode, toujours réalisé par Tim Burton, mais surtout Jack Nicholson qui retrouve la psychologie dérangée d’un personnage dément qui a fait en grande partie sa popularité ; un retour aux sources de Shining presque. Et il faut reconnaître qu’il excelle dans ce registre, le tout encore amélioré par des répliques cinglantes et des attitudes frappadingues.

Ce qui séduit dans Batman, c’est que Burton a réussi à garder dans ce film de commande tout son génie : c’est ainsi qu’on retrouve, en plus d’une esthétique sublime, soutenue par une photographie exemplaire, Burton impose sa touche à travers notamment des inventions visuelles géniales, un humour très burtonien et des références culturelles encore et encore.

Batman, en fin de compte c’est un peu le divertissement haut de gamme, le parfait petit guide de l’adaptation comics réussie, et qui malgré quelques défauts se laisse facilement regarder quand on veut passer une bonne soirée.

Note : ***

1 Comment:

D&D said...

Ah ben, c'est comme avec les Aliens, je préfère le "2" ici aussi... Mais ton billet me rappelle la joie de la découverte de ce premier volet, et le risque qu'il aurait pu représenter pour la sincérité de Burton. Je ne le savais pas à l'époque. C'était le premier film que je voyais de lui...