dimanche 23 octobre 2005

The Village


Une semi-réussite de la part de Shyamalan que ce Village.

Il faut dire qu’avec son Sixième sens, Shyamalan avait bluffé tout le monde, son film atteignant les sommets tant au plan du scénario que de la réalisation. Et il faut dire que depuis, la polémique fait rage à chacun de ses films. Pas d’exception ici, du moins pour moi.

Reconnaissons-le, Shyamalan est un brillant technicien. Au fil des années, l’influence d’Hitchcock se fait sentir, c’est évident, mais elle le fait avec classe et même avec brio. Avec Le village, Shyamalan confirme ses dons de metteur en scène : une direction d’acteur irréprochable, une ambiance distillée avec soin et génie, une utilisation des couleurs magistrale, un cadrage exemplaire.

Où est le problème alors ? Eh bien une fois de plus, dans le scénario. Où est donc passé le génie de Sixième sens ? A la rigueur, on aurait encore accepter un Incassable mais là… Bon, soyons honnêtes, on est loin de la facilité et de la bondieuserie finale de Signes, mais tout de même. Il y avait pourtant une volonté de la part de Shyamalan de renouveler son style, on le sent, preuve avec cette révélation qui arrive après 1h20 de film ; exercice périlleux s’il en est mais grandiose quand il est réussi. Malheureusement, ça ne marche pas, et ce pour plusieurs raisons :

1) N’est pas Hitchcock qui veut, et vouloir retrouver la magie de La mort aux trousses (où le fond de l’histoire était dévoilé au bout de 40 minutes) est une chose très difficile pour laquelle il faut, en plus d’un réalisateur d’exception, un scénario fort.

2) Shyamalan trouve bon également de relancer la polémique des monstres après la révélation, mais hélas, ceux qui auront été un peu attentif au film verront tout de suite l’arnaque et seront déçus.

Nul doute que Shyamalan a voulu bien faire (aborder la peur d’un environnement que l’on côtoie fréquemment) , et dans l’ensemble est resté fidèle à ses thèmes de prédilection (les faux-semblants, la cupidité de l’homme, le don extraordinaire d’un être unique…) mais hélas, il y a une sorte de relâchement difficile à accepter de la part d’un tel artiste.

Ce qui est dommage, car en plus d’une réalisation impeccable, les acteurs sont fabuleux : Bryce Dallas Howard transcende littéralement l’écran non seulement de sa beauté mais en plus de son talent (ce qui change de son père… oups pardon je m’égare), Joaquin Phoenix en introverti est plus qu’acceptable, Adrien Brody en handicapé mental est également très bon, William Hurt en chef de village est magnifique et Sigourney Weaver montre qu’elle n’a rien perdu de son charme.

A noter pour finir des costumes splendides.

Un film envoûtant, captivant, preuve que Shyamalan est un futur Maître du cinéma mondial ; dommage qu’il ne nous réserve plus des retournements comme il en a si bien créé auparavant…

Note : ***

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