samedi 3 juillet 2010

Iron Man

Voilà une dizaine d’années que les super-héros ont la cote au cinoche. Certains y verront une réponse au 11 septembre pour rassurer les Américains ; d’autres diront qu’Hollywood manque cruellement d’imagination pour aller puiser dans des comics existants depuis des décennies ; d’autres encore diront qu’ils s’en foutent tant que le film est bon. Oui sauf qu’en matière de super-héros ben on n’en a pas eu des tonnes de bons films !

Et puis vient Iron Man. Non parce que faut pas déconner : Superman et son brushing impeccable ou les Quatre fantastiques imbéciles, c’est bien gentil mignon tout plein mais l’heure est aux héros sombres, asociaux, ambigus. Iron Man ne l’est pas tant que ça, mais sa désinvolture, sa nonchalance, son flegme et sa grande prétention font de lui un être arrogant et imbu de lui-même, particulièrement séducteur et drôle ce qui le rend encore plus irritant.

On a donc un personnage hors normes, mais est-ce que le reste suit ? Eh bien curieusement oui : Jon Favreau, inconnu au bataillon (naaaan arrêtez de rappeler qu’il a fait cette chose qu’est Zathura avec la monolithique Kirsten Stewart, c’est pas sympa), propose un film d’action LI-SI-BLE. Je me permets d’insister sur ce point car il n’y a pas à dire, c’est quand même mieux quand on voit et comprend ce qui se passe à l’écran (Michael B., si tu me lis).

Mais il n’y a pas que ça : le scénario est enfin IN-TE-LLI-GENT. Bon ok là j’abuse un peu mais au moins cette fois, pas de romance débile, une réactualisation intelligente (l’Irak remplaçant le Vietnam du comic d’origine) et un tempo normal (et pas accéléré pour arriver vite fait bien fait à la baston). Après, l’histoire ne casse pas trois-pattes à un canard soyons clairs, elle est même très légère et pas travaillée en profondeur (mais le 2 fera pire).

Et enfin, et surtout, le casting. Pour ne pas blesser gratuitement, je ne citerai pas de noms, mais il faut bien reconnaître que les acteurs des Quatre fantastiques ou Superman Returns étaient à côté de leurs pompes. Ici, the right man in the right place : Robert Downey Jr, l’enfant terrible d’Hollywood, le rebelle à la grande gueule, pile poil l’incarnation de Tony Stark, endosse le costume de l’homme en fer de manière plus que séduisante : il EST Iron Man. A tel point qu’il éclipse ses partenaires, de la Gwyneth Paltrow sympathique à un Jeff Bridges en méchant un peu trop caricatural. Reste que l’ensemble tient la route et on n’a pas envie de vomir en les voyant (pas comme ceux des Quatre fantastiques qui… ok j’arrête).

Où est le problème ? C’est qu’au-delà d’un script trop léger vu le potentiel, la réalisation de Jon Favreau est inexistante. Certes, l’ensemble est propre et les effets spéciaux, réussis, s’inscrivent bien dans le film, mais celui-ci manque de punch, d’audace, d’originalité, et surtout d’une vraie patte d’auteur. Et comme Favreau n’est ni Tim Burton (Batman Returns), ni Sam Raimi (Darkman, Spiderman), ni Christopher Nolan (Dark Knight) et ni Zack Snyder (Watchmen), il ne parvient pas à hisser son film au-delà du simple divertissement. Reste que dans cette dernière fonction, Iron Man assume très bien son rôle : le cahiers des charges est donc rempli à défaut d’autre chose.

Note : ***

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