dimanche 11 juillet 2010

Payback

Il est courant d’entendre dire qu’Hollywood manque cruellement d’originalité. Ce n’est pas totalement faux, je l’accorde, mais il faut voir les deux points positifs de ce défaut : premièrement, il nous aide à nous extasier comme des gosses de 10 ans dès que l’on voit un film un peu « différent » de par le ton (Watchmen et Dark Knight pour les films de super-héros, Inglourious Basterds pour le film de guerre, etc.). Ensuite, il force aussi à revisiter l’histoire du cinéma hollywoodien parfois avec un certain brio, comme c’est le cas avec ce Payback qui revisite le film noir.

Toutes les caractéristiques du genre y sont : l’anti-héros « revenant », la femme fatale, les flingues, la clope, la violence, l’omniprésence de la voix-off, l’ambiance assez sombre, les bons mots, les arnaques, le décor urbain un peu crade, même les clairs-obscurs sont remplacés par une photographie très froide. Brian Helgeland soigne sa réalisation, et semble appliquer à la lettre le manuel du parfait petit film noir (ou néo-noir comme diraient les Anglo-saxons). Cette revendication d’un genre tombé en désuétude est tout aussi surprenante qu’efficace, bien loin des polars que l’on voit habituellement. Et personnellement je suis fan.

Autre point fort du film : Mel Gibson. Il faut dire qu’on s’est habitué à voir le petit Mel dans des rôles de bons gars (même dans Mad Max 2, il parvient à justifier son rôle de sale con égoïste) alors le voir ici, en héritier d’Humphrey Bogart (la même capacité à avoir la classe en étant un enfoiré), n’hésitant pas à être un bad guy pour arriver à ses fins mais avec un sens moral aigu (il ne veut que la part d’argent qu’on lui a volé, pas plus), moi je dis que c’est du tout bon. Dommage qu’en face, il ne trouve personne pour lui opposer un jeu solide (Kris Kristofferson en méchant j’y crois très moyennement et James Coburn est plus drôle qu’effrayant).

Reste que Payback ne se prend pas la tête ni se la joue trop sérieux : c’est un film hommage, un divertissement rythmé et efficace (les scènes d’actions sont brutales et rapides) et qui sans deux-trois défauts aurait pu atteindre le meilleur niveau. Il n’en est pas moins une sacré claque dans la tronche quand on pense à ce que fait Hollywood habituellement.

Note : ****

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