lundi 5 juillet 2010

The Ghost Writer

Il est habituel d’entendre dire qu’il existe deux Polanski : un plus personnel et un plus populaire. Personnellement, je trouve que les deux cohabitent très souvent au sein d’un même film, avec plus ou moins de brio. Et bon, parfois, effectivement, j’avoue, on a droit à un Polanski un poil plus grand public qu’intime. Comme ici avec Ghost Writer.

Le constat est facile à faire : nous sommes ici en présence d’un pur produit made in Polanski (ambiance paranoïaque et multitude de huis-clos, thèmes du complot et de la relation maître-esclave) et techniquement, rien à redire, mais cela reste trop superficiel pour un cinéaste de cette envergure. Je sais je sais, on va encore me dire « oui mais si on commence comme ça… » eh ben zut moi je le dis na ! Car il faut admettre que derrière son aspect thriller bien ficelé et bien mené, Ghost Writer n’est pas l’œuvre tant attendue de la part d’un mec comme Polanski, et les déboires juridiques de son réalisateur n’ont rien à voir avec tout ça.

Au-delà d’une forme impeccable, le fond lui en revanche est plutôt décevant : si l’ensemble tient la route, force est de reconnaître que ça sent le déjà vu, qu’il n’y a guère de surprise, que c’est souvent attendu et, pire, que la dernière demi-heure s'essouffle rapidement avant de sombrer dans une série de twists prévisibles à mort (le final a ceci pour lui, il est d’un humour noir propre au cinéaste mais est presque inévitable j’ai envie de dire).

Et c’est bien dommage car les acteurs sont tout aussi bons que la réalisation. On a beaucoup parlé du contre-emploi de Pierce Brosnan en ex-politique pas net, mais j’avoue lui avoir largement préféré Ewan McGregor, tout en finesse, qui mène véritablement le récit. Olivia Williams dans le rôle de l’épouse énigmatique est très bien aussi, mais j’avoue avoir été perturbé par les seconds rôles : Kim Catrall dont j’attendais plus, les has-been Timothy Hutton et James Belushi et un Eli Wallach bien trop courts et qui en soi n’apportent pas grand chose au film. A nouveau, je suis resté sur ma faim.

Reste que là je chipote, je chipote, mais Ghost Writer demeure un divertissement de haut vol, cérébral, un bon vieux thriller à l’ancienne, tout dans l’ambiance et les acteurs, aux échos contemporains plus qu’évidents. Pas un chef-d’œuvre mais une belle réussite.

Note : ***

1 Comment:

neil said...

Sans doute pas un chef d'œuvre mais une œuvre maîtrisée. C'est pour moi un bon film d'ambiance, même si la fin m'a aussi déçu. Sinon, c'est une réussite tout de même, comme tu le dis.