lundi 30 mai 2011

Mammuth

Kervern-Delépine ont un univers qui leur est propre, c'est sûr, mélange improbable de Jarmusch et de Dupontel matiné du trash de Groland à l'occasion (l'entretien d'embauche).

Ils ont des chouettes copains, qui font plein de caméos (Nahon, Poelvoorde, Lanners, Adjani). Et ici ils ont Gérard, Gégé le pachyderme qui ferait passer Orson Welles dans La soif du mal pour un anorexique. Et Gégé, ben il bouffe tout, surtout l'écran, sans se forcer, en étant juste présent. C'est dans son regard que tout se joue, dans l'inscription approximative de son corps dans l'espace : sans rien faire, il fait tout le film.

Hélas, le scénario enchaîne un peu trop difficilement les séquences pour soutenir la performance de l'acteur, et se perd entre la quête du sens de la vie d'une part et (élément narratif maladroit) la rédemption d'autre part. Puis tout ça manque d'humour mordant, à la Aaltra ou mieux encore à la Louise-Michel, là où le duo de réalisateur excelle. Y a pourtant de chouettes occaz bien exploitées, comme la confrontation entre Gégé et son boucher, qui n’a pas fait de master en jambon, ou l’entretien d’embauche avec un Bouli Lanners un rien pervers. Mais ça suffit pas.

Du coup, Mammuth est un colosse, certes, mais aux pieds d'argile.

Note : **

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