dimanche 4 décembre 2005

Chicken Little

Le premier Disney 3D sans Pixar que ce Chicken Little.

Il faut savoir que la force de Disney ces dernières années, c’était Pixar ; le dessin numérique surplombe le dessin traditionnel, l’inventivité des studios aux grandes oreilles se faisait rare et le mot « succès » n’était plus employé depuis presque une décennie. Alors quand Pixar annonce son départ, voilà Disney dans de sales draps ! D’où réaction rapide : on passe au numérique !

Alors évidemment, face à Dreamworks et Pixar, difficile de tenir la distance ! Donc pourquoi se gêner et ne pas recopier ce qui fait le succès des autres films du genre ?

Primo : les personnages. Il faut qu’ils soient amusants, imaginairement réalistes (entendez que dans la réalité ce serait des gens comme vous et moi voir un peu moins chanceux) et qu’il y en ait un ou deux qui marquent les esprits. Ici, il y en aura deux : le porc-épic cool qui assure un max et Fish, petit poisson hors de l’eau qui survit grâce à un bocal sur sa tête (mais le reste du corps apparemment n’en a pas besoin…). Deux personnages réellement attachants il est vrai, qu’on aurait justement aimé voir plus souvent, vu le trio restant : une canne relativement moche amoureuse du petit poulet, un cochon atteint d’un GROS problème de surpoids et Chicken Little, poulet ne dépassant pas la hauteur de trois pommes. Stéréotypés, le reste des personnages n’est guère impressionnant, entre la pimbêche de service qui redeviendra gentille et le délicieux papa déçu de son fils mais qui finira par s’excuser humblement… Ah là là sentiments quand vous nous tenez…

Secundo, l’humour : il faut que ça percute beaucoup plus chez les ados que chez les enfants (cible d’ores et déjà acquise grâce au label Disney) d’où un humour rempli de sous-entendu sexuels, de feintes un peu bidonnes et d’une retranscription genre l’horreur des lycées avec les frimeurs et les losers. Typiquement américaine, cette partie du film ne fascinera guère le public, croyez-moi.

Tertio : les hommages. Dreamworks en a fait sa marque de fabrique, Pixar ne s’est pas privé de glisser quelques références parfois, alors pourquoi faire autrement ? Ici, c’est au cinéma fantastique et de science-fiction que l’on rendra surtout hommage, entre King Kong, Signes, Independance Day, La guerre des mondes ou encore Indiana Jones, les clins d’œil doivent sans doute être les meilleurs moments du film… Même si on ne doit pas vraiment les chercher !

Un autre bémol à ce film est sans hésitation son scénario également : trop « effrayant » pour les enfants (certains passages du film sont relativement sombres pour ces petites têtes blondes) et pas assez poussé pour les ados et adultes.

On ne pourra que se rabattre sur une mise en scène assez groovy, vu qu’il s’agit du même réalisateur que Kuzco, l’empereur mégalo, auquel on pourra peut-être aussi reproché une b.o. pas très adéquate…

Loin d’être une réussite, Chicken Little aura pourtant les moyens de faire rire les enfants entre 5 et 10 ans : c’est peu. Disney, ou le studio déchu…

Note : *

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