samedi 30 septembre 2006

Nos jours heureux


La nouvelle génération de cinéastes français va-t-elle redorer le blason d’un cinéma en déclin ? C’est en tout cas ce que nous amène à croire Nos jours heureux, un film sans prétention si ce n’est de faire rire encore et encore !

Déjà auteurs de Je préfère qu’on reste amis, qui fut un joli succès, Eric Toledano et Olivier Nakache retrouvent Jean-Paul Rouve pour cette histoire sur fond de colonie de vacances. Sujet un peu bateau certes, dont on pourrait craindre le pire, et qui pourtant trouve très vite ses marques et nous fait rire sans arrières pensées.

Car fait assez digne pour être souligné, Nos jours heureux ne sombrent jamais dans l’humour gras, prévisible, ou pire teinté de pathos à divers moments. Même dans les moments les plus tristes, on trouve un petit quelque chose qui nous fait esquisser un sourire au lieu de verser une larme. A l’heure des American Pie et œuvres de frères Wayans, cet humour délicat, d’une simplicité qui fait son efficacité, est un véritable régal. On retombe presque dans un comique français de grande classe, style années Veber où les gosses remplacent Pierre Richard. Encore qu’à la longue, les enfants deviennent des adultes et inversement. Les relations amoureuses, par exemple, sont diamétralement opposées : tandis que les enfants semblent presque des pros en la matière, leurs aînés ressemblent à des ados fougueux ou d’une timidité maladive…

Si le scénario rythmé est important, le casting contribue beaucoup lui aussi à la réussite du film. Hormis la part belle laissée à Rouve, narrateur de l’histoire, chaque personnage se voit doter d’une valeur égale à un autre, qu’il s’agisse des enfants ou des adultes. Chacun se laisse aller, dans la joie et la bonne humeur, et prend visiblement plaisir à jouer son rôle. Rouve domine quand même largement la partie, suivi de très près par Joséphine de Meaux qui joue les coincées à merveille. Chaque personnage, à sa manière, contribue au bon fonctionnement de l’histoire, et le tout est cohérent, ce qui augmente encore plus le plaisir.

On regrettera, peut-être, quelques stéréotypes inévitables, comme les jeunes de banlieue, le Canadien et son humour particulier, ainsi que le cliché sur l’histoire d’amour entre Rouve et Julie Fournier… Il ne faudrait pourtant pas en faire la tâche essentielle du film, puisque dans le fond, on a déjà vu bien pire.

Nos jours heureux est donc une comédie sans prétention, d’où sa force, où les cinéastes semblent avoir clairement compris l’importance du timing et nous épargne un humour calculé pour quelques séquences qui, finalement, pourraient aussi nous arriver si on faisait des colos. D’ailleurs, rien que pour vérifier cette dernière idée, on se laisserait bien tenter.

Note : ****

0 Comments: