samedi 30 septembre 2006

Ils


A-t-on le droit d’en vouloir au cinéma français de se risquer dans le cinéma de genre ? Bien sûr que non, d’autant que certains y parviennent brillamment (Florent Emilio-Siri par exemple). Mais c’est avec des œuvres comme Ils qu’on en vient quand même à être dégoûté d’essais aussi foireux.

Soyons honnêtes, on sent de la bonne volonté de la part des cinéastes : tenter un genre pas évident sous un angle plus « humain » en s’inspirant d’une de nos plus grosses peurs : l’intrusion d’étrangers dans notre maison. Seulement voilà, un peu de personnalité n’a jamais tué personne, et Ils en manque complètement. Surfant sur la mode des effets « saisissants » à la manière du ciné nippon ou de certains Shyamalan, plus un petit côté « pris sur le vif » comme Blair Witch, Ils n’invente donc rien.

Si la mise en scène tente d’instaurer un climat oppressant, on ne peut être qu’à moitié convaincu, et ce n’est certainement pas le scénario bateau qui va aider le film. Oui, le final est symbolique, mais bon sang, autant bâclé c’est honteux ! On a l’impression qu’il ne s’agit là que d’un prétexte au film, une sorte de point de départ pour plaire aux producteurs et se la jouer cinéma engagé socialement à la manière d’un Romero. Sauf que, face à l’ennui ambiant du film, le final passe mal. Ennui oui, car passé une intro inutile (quel est le rapport avec le reste du film svp ?), il faut attendre la moitié du film avant que la tension monte (hum hum…), et le tout tourne ensuite en rond sur base de rebondissements qui ne surprendront personne tant ils sont prévisibles…

On ne peut pas vraiment en vouloir à Olivia Bonamy et Michael Cohën, par ailleurs convenables sans être transcendants (encore que Bonamy aurait surmonter ses peurs les plus profondes pendant le tournage…), de s’être laissé séduire par un scénario qui, convenablement exploité et par conséquent retravaillé avec rigueur, aurait pu être au minimum prenant, un scénario qui aurait tenu le spectateur en haleine durant 1h20. Le rêve est permis, le retour à la réalité difficile…

Une déception de plus donc de la part d’un cinéma français décidemment en chute libre, qui perd de vue ses possibilités (la comédie) pour tenter de concurrencer les USA dans leur domaine. Mais jusqu’à présent, David n’a toujours pas battu Goliath…

Note : *

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