mardi 21 avril 2009

Mensonges d'Etat (Body of lies)


L’Irak, c’est le nouveau Vietnam du cinéma hollywoodien : une source intarissable de sujets de scénario. On y trouve du bon et du moins bon, à l’image de Body of Lies.

Pour la énième fois donc, un agent de la CIA lutte contre le terrorisme en territoire hostile ; pour la énième fois, il est pris au milieu de magouilles et de danger permanent ; pour la énième fois, le message « la guerre c’est peut-être pas si bien que ça mais les Américains la font de toute façon bien » revient.

Rien de neuf sous le soleil du désert donc : un vilain terroriste est poursuivi par un preux agent de la CIA, aux bottes d’un grand (gros) manitou resté à l’abri à Washington. Le mélange « ambiance de Syrianna + effets satellites de Ennemi d’Etat » laisse rapidement dubitatif. Les Américains sont Dieu, ils voient tout depuis le ciel – tout sauf leurs ennemis. On se demande plus d’une fois si c’est bien Ridley Scott (dont American Gangster avait quand même été une belle réussite) qui est aux commandes, ou son frère chéri des studios. Le rythme est assez plat, les cadrages convenus, l’ambiance torride et angoissante absente.

Côté acteurs, Di Caprio semble s’enfermer dans un style de personnage au fil du temps : l’action man engagé et plutôt rebelle, comme il l’était déjà dans Blood Diamond. Vivement qu’il revienne chez Scorsese pour se ressaisir un peu. De son côté, Russel Crowe la joue fine, préférant se laisser aller dans l’embonpoint et au côté sournois de son personnage : un très bon moment.

Mais de bons acteurs ne font hélas pas un bon film. En l’occurrence, Body of lies est, sans être un film honteux, un pseudo pamphlet qui n’apporte rien de plus au genre. Et fait toujours douter d’un retour en grâce du réalisateur des Duellistes, Alien ou Blade Runner.

Note : **

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