vendredi 3 avril 2009

Stranger than Paradise


Stranger than Paradise est le second film de Jim Jarmusch, après son film de fin d’études Permanent Vacation.





Déjà dans ce film, Jarmusch démontre son originalité, à la fois le plus européen et le plus oriental des cinéastes américains. Comprenez par-là que ses films sont aussi dignes de la Nouvelle Vague que des films de son mentor Wim Wenders, avec une façon de raconter les choses lentement, à la manière de Yasujiro Ozu (dont un clin d’œil est glissé dont le nom d’un cheval de course, Tokyo Story).





La réalisation est assez simple en apparence : des plans-séquences, la plupart du temps fixes. Simple en apparence donc, car ces plans-séquences demandent donc un véritable travail de mise en scène, tant dans la direction d’acteurs que dans la composition du cadre.





Comme il le démontrera plus tard encore, Jim Jarmusch est un as en matière de noir et blanc : ici très contrasté, il n’en est pas moins superbe et mets autant en valeur les décors pauvres que les personnages atypiques. A noter aussi cette utilisation récurrente de l’écran noir pour séparer les parties du récit, comme si le film était un enchaînement de sketchs presque indépendants les uns des autres.





Tour à tour drôle et amer, décalé à l’image de la musique de Screamin Jay Hawkins, le film est le récit d’occasions manquées, de loosers qui ne font rien, traînant derrière eux leur ennui (que ce soit New York, Cleveland ou la Floride, tout se ressemble, tout est froid et ennuyeux), et un regard ironique sur l’Amérique : le football, les plateaux télés que l’on mange sans regarder la télé… Tout ici est farfelu, ridicule, absurde. Et le final, surprenant.





Un second film qui annonçait déjà un cinéaste unique, culte, intemporel. Depuis, il s’est largement confirmé, le Jim.

Note : ****

0 Comments: