jeudi 9 avril 2009

Tenue de soirée


Chapitre 1 : « Annonce-moi des bonnes nouvelles au lieu tout le temps de me parler de ton amour ! »

C’est l’histoire de Monique et Antoine. Antoine est fou amoureux de Monique, Monique en a marre de leur vie de merde. Arrive alors le grand Bob, un chêne, qui propose de leur changer la vie – et c’est ce qu’il va faire.

Chapitre 2 : « Une serrure, il faut que ça mouille, c'est comme tous les orifices ! Tu la démarres à la salive et t'attends qu'elle se donne. »

Le changement, il débute avec les cambriolages nocturnes des riches. Ses séquences sont assez symptomatiques du style Blier je trouve : une esthétique souvent ancrée dans son époque. Ici donc les années 80. Ces séquences de nuit m’ont un peu rappelé celles de Buffet froid, soit des rues vides et une lumière particulière. C’est un reproche que l’on pourrait faire mais moi personnellement j’aime.

Chapitre 3 : « J'vais tout de même pas me faire enculer sous prétexte que c'est un ami ! »

Seulement voilà, le Bob il n’a qu’une idée : transformer le trou du cul d’Antoine en entrée de métro ! Le sexe, obsession de Blier, revient ici sous une forme qu’il avait à peine esquissé auparavant : l’homosexualité. Mais Blier a la décence de ne pas faire de jugement, ou de tomber dans le stéréotype. C’est aussi, en fin de compte, l’un des thèmes du film : le besoin de posséder. Antoine veut posséder Monique, elle veut posséder Bob, Bob veut posséder Antoine ; sur le côté Monique veut posséder plus de richesses, alors que Bob veut posséder autant d’hommes que possible. Et en fait, quand on a, on en veut plus.

Chapitre 4 : « Le mec qui est dans ton lit, il vient de se faire enculer, ma p'tite fille. Voilà. Après ça, on dira que la vie est belle. »

C’est ce qui rend le film de Blier assez acide : le constat sur le couple est très très dur. Qu’on soit hétéro ou homo, le résultat sera le même : la déception. Ce qui fait de Tenue de soirée, derrière ses allures de comédie insolente (on compte 2 répliques cultes à la minute), l’un des films les plus pessimistes de Blier pour moi. Non pas que je considère le monsieur comme un profond optimiste, mais quand même.

Chapitre 5 : « Pour faire sa vie, il faut avoir la vocation de vivre. Moi ma vocation, c'est de crever. »

Ce constat, il est porté à merveille par le trio principal : Miou-Miou, beaucoup Gérard Depardieu et surtout Michel Blanc, incroyable, à la fois pathétique et touchant, à vif et en retenue. Un contraste, un vrai, comme son personnage. Un changement de cap dans la carrière de l’acteur, qui fait parfois plus pitié que rire. Un vrai grand moment d’interprétation.

Epilogue

Clairement inscrit dans la filmographie de Blier, tant d’un point de vue esthétique que thématique (le(s) couple(s) en crise), le film est une farce tragicomique sur l’être humain. On rit beaucoup, on le termine avec une pointe d’amertume. C’est aussi ça, le style Blier. Putain de film !

Note : ****

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