mardi 6 septembre 2005

Le Sicilien (The Sicilian)


Un autre échec signé Michael Cimino que ce Sicilien.

Pourtant, l’histoire avait de quoi séduire : dans les années 40, un jeune Sicilien du nom de Salvatore Giuliano décide de rendre ses terres à son peuple, lequel meurt de faim et ne possède rien. Alors bon, apologie d’un héros populaire, on peut espérer quelque chose de bon !

Eh bien non ! Le mal commence par le casting : dans le rôle principal Christophe Lambert. Non non, ne soyez pas trop sévère, c’était encore à l’époque où il était relativement bon mais là, il ne séduit pas totalement ; bien meilleur que dans Highlander pour moi, mais on est encore loin du véritable génie de l’interprétation, de plus il existait d’autres acteurs bien plus typés pour jouer un Sicilien non ? Terence Stamp lui fait figure de décoration, apparaissant tout au plus 10 minutes dans un film de 2h20 ! Seul John Turturro s’en tire sans trop de dégâts.

Vient ensuite le plus tragique : la réalisation ; mais que s’est-il donc passé dans l’esprit de Michael Cimino ! D’un point de vue paysage, c’est vrai qu’on est gâté, les montagnes de la Sicile étant (presque) aussi bien filmées que les dunes de sable de Lawrence d’Arabie, mais bon, on ne peut pas baser tout un film là-dessus ! Et comme si ça ne suffisait pas, Cimino alourdit son récit par des dialogues incessants, des scènes d’action bien maigres et bien rares et surtout une mise en scène proche par moment d’un téléfilm. Quand on a réalisé Voyage au bout de l’enfer, on a plus droit à de telles erreurs ! On sera néanmoins intéressé par le souci politique du film (la montée du communisme) et la description du massacre des « rouges » dans les montagnes, ainsi que quelques moments forts (les tueries sont très réalistes) du film (la mort en crucifixion du faux prêtre) ; hélas, ils sont très très rares.

Le scénario de base revêt aussi quelques bonnes idées, mais également son lot d’inutiles : le film aurait ainsi pu se retrouver limiter à 2 heures voir 1h45 et le film aurait été bien mieux équilibré.

Une déception donc, qui ressemble plus à une œuvre bafouée (c’est quand même tiré d’un roman de Mario Puzzo) et une carte postale de la Sicile qu’à un récit socio-historique et un film de qualité ; même s’il me reste La porte du Paradis à voir, j’ai l’impression que Cimino ne fut qu’un immense chanceux sur Voyage au bout de l’enfer plutôt qu’un cinéaste doué…

Note : **

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