jeudi 24 août 2006

L'attaque de la moussaka géante (Η επίθεση του γιγαντιαίου μουσακά)


Existe-il des films qui, à trop être mauvais, finissent par devenir cultes ? Bien évidemment. Certains ne le font pas exprès (Plan 9 from outer-space) mais d’autres sont bien conscients de leur misérabilisme, mais n’en ont cure. Ils prétendent alors rendre des hommages aux autres navets du même genre qu’eux, comme cette Attaque de la moussaka géante.

Sous couvert d’être un « hommage trash aux séries Z des années 50 », cette moussaka géante est un pur moment de plaisir… pour le centième degré. Scientifiques homos en blouses roses, transsexuels en mal d’amour, aliens sous forme de bimbos écervelées (et pas seulement les blondes), moussaka géante détruisant Athènes… Rien n’est laissé au hasard pour donner au film un aspect inédit, et qui aurait peut-être du le rester.

Filmé en DV, le film pue la pauvreté c’est clair. En soi, pas trop grave, on est pas là pour voir du Spielberg ou autre. Il faut même dire que l’image, combinée aux effets spéciaux de 20ème zone, donne un effet kitsch à mort au film, ce qui pour les amateurs de délire est très bien en soi. La moussaka géante est parfaitement ridicule (un simple grossissement d’une moussaka collée sur d’autres images), les acteurs sont mauvais, le scénario inexistant, mais bizarrement on adhère, le film étant si pitoyable (et revendiqué comme tel) qu’il en devient drôle. Le spectateur moyen n’appréciera peut-être pas, mais les cinéphiles et autres amateurs de films trash ont vraiment de quoi se régaler avec cette moussaka.

Vraiment ? Pas sûr car à trop tirer sur la longueur (1h45) et, erreur fatale, à e prendre au sérieuxle temps de quelques séquences, le film devient lourd. Le discours qui en découle (« les médias, c’est rien que des gros profiteurs de nouvelles morbides ») n’arrange rien, puisque très rapidement on se lasse de voir ces piètres comédiens hurler dans le vide. Un peu ça va, trop bonjour les dégâts.

Le mérite du film est d’avoir dépassé les frontières et, en un temps record (et grâce à un titre qui laissait présager un film de légende), avoir atteint le statut de culte, autant qu’un Ed Wood aurait pu le faire. Mais si Ed Wood finissait par attirer notre sympathie puisqu’il n’en pouvait rien d’être si mauvais, Patros Koutras lui nous gave de sa moussaka. On rit bien un peu mais on se lasse très vite. L’autodérision se doit d’avoir un minimum de rigueur semble-t-il…

Note : 0

1 Comment:

Chris said...

Exactement ! Mais t'es encore bien gentil dans ton jugement :-)