mercredi 28 février 2007

Fulltime Killer

S’imposant d’emblée comme un film d’hommages plutôt que comme une œuvre originale (il s’agit d’ailleurs d’une adaptation), le film n’en perd pas pour autant sa personnalité, et on peut déceler en grattant un peu la surface un véritable travail d’auteur.

Le film, dans sa forme, s’apparente à un Heat filmé à la manière d’un De Palma ou d’un John Woo. D’une part un assassin froid, efficace, digne d’un polar de Melville (dont le Samouraï est cité en référence) ; de l’autre, un amoureux de l’action pure et dure, adepte de Point Break tout autant que de Desperado. To arrive donc, de manière indirecte, à copier un certain Tarantino, en revendiquant un nombre important de références, avouées ou non.

Si on y regarde de plus près, c’est aussi la comparaison entre deux styles, l’un plutôt classique et l’autre très tape-à-l’œil, comme si To et Ka-Fai comparait l’histoire du cinéma (des premiers films noirs de Kurosawa aux bombes de Woo). Le film est également un mélange d’action et d’humour comme on en voyait plus trop dernièrement. A noter enfin l’usage, à la manière d’un McTiernan dans Piège de cristal, que To fait de la musique classique, que ce soit du Bach ou du Beethoven.

Pour le trio vedette, trois grands acteurs : Andy Lau, le plus célèbre des trois, qui malgré le fait d’être producteur du film ne tire pas la couverture à lui seul, et se délecte de son rôle de tueur presque schizo ; Takashi Sorimashi, digne héritier d’un Chow Yun-Fat dans son genre, parvient à convaincre tout en silence ; Kelly Lin, partagée entre les deux hommes, suit le mouvement comme elle peut, et cela semble fonctionner.

Note : ****

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