mercredi 25 mars 2009

Noce blanche


Premier film de Brisseau que je découvre, et certainement pas le dernier !

Sorte de Lolita new age (version lycée français moyen), plus métaphysique, plus poétique, plus lyrique, plus tragique, Noce blanche est avant tout un fabuleux moment de jeu d’acteur. Bruno Crémer, acteur de cinéma trop vite oublié au profit de ses rôles télévisuels, campe un professeur touchant, imbriqué dans une histoire d’amour qui le dépasse. Je ne me rappelle pas d’un rôle plus émouvant de lui, jouant tout en intériorisation sauf dans d’exceptionnelles explosions de colère, plus vraies que nature. Face à bloc, la toute jeune et frêle Vanessa Paradis, qui pour son premier rôle obtient le meilleur de sa carrière. Aussi sublime qu’envoûtante, qu’on a tour à tour envie de gifler et de serrer fort contre soi. Dans le tourbillon de leur passion (et de leur jeu), les seconds rôles s’effacent, alors qu’ils sont tout aussi bons.

Mais le film ne se limite pas à cela : Brisseau n’est pas qu’un directeur d’acteur incroyable, c’est aussi un artiste à part entière, comme le prouve sa réalisation. Images soignées, musique magnifique, compositions souvent picturales, le réalisateur a le sens de l’image, et de la belle. Aidés par une photo magnifique, chaleureuse, chaque plan du film est un moment de bonheur visuel.

Et le scénario ? Si somme toute l’histoire est archi connue (une élève qui tombe amoureuse de son professeur, et réciproquement), elle contient assez de moments magiques et de moments tendus pour garder en haleine le temps de la projection, ponctuée par un final inoubliable tant la puissance émotive qu’il contient est énorme.

Un grand film assurément, d’un cinéaste que l’on a vite assimilé à « provocateur » alors qu’il mérite surtout le statut d’ « artiste ». Qu’on se le dise.

Note : ****

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