En tant qu’étudiant, je me suis souvent dit que ça devait être sympa d’être à l’université aux Etats-Unis : en gros, ça semble se résumer au sexe, à la bière, au sexe, à la drogue en tous genres de la plus douce à la plus dure, au sexe et aux grands moments de glande profonde (faisons exceptionnellement impasse sur les crédits qu’engrangent les étudiants, les groupes élitistes dangereux et les bizutages excessifs). Du moins, c’est que nous apprend le cinéma américain ; aussi, lorsque Gregg Araki s’attèle au projet, lui qui a l’art de montrer l’envers du décor, on peut penser que ça va être sympa.
Un étudiant bisexuel, un coloc aussi con que branché vagin, une meilleure amie lesbienne et nihiliste, des psychotropes, du cul, du cul et encore du cul… Et surtout beaucoup d’anarchie : pas de doutes, Kaboom avait de quoi emballer avec cette caricature des films pour ados, aux couleurs très kitschs, à la b.o. dans l’air du temps et aux personnages atypiques. Tout cela fleurait bon le massacre de l’école American Pie et autres torchons du genre à grand coup d’ironie, de sarcasme, de cynisme et d’une bonne dose d’humour. Hélas, le film quitte très vite les sentiers de la satire pour ceux du n’importe nawak : sorcière lesbienne, secte, apocalypse, paranoïa exagérée, tout est mélangé sans cohérence, dans un capharnaüm sans nom qui se terminera dans un final complètement « what the fuck » avec ce tube déjà rétro Bitter End de Placebo. Tout démarrait bien vraiment, et je sais pas, une peau de banane mal placée et voilà qu’on regrette, en regardant une suite illogique de retournements de situations improbables, d’avoir payer pour ça.
C’est bien dommage car les acteurs sont très biens dans leurs rôles caricaturaux, et quelques répliques valent leur pesant de cacahuètes, mais rien à faire : Kaboom est un pétard mouillé, un délire qui ne s’assume qu’à moitié et, histoire d’en finir au plus vite, expédie tout sans réfléchir aux conséquences. Comme l’éjaculation d’un précoce qui s’est retenu jusque là pour essayer de briller aux yeux de sa copine, le public. Très sincèrement, même pas envie d’une seconde fois.
Note : *
vendredi 1 avril 2011
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2 Comments:
Moi je l'ai trouvé jouissif. Araki s'amuse, et glisse m'a-t-il semblé quelques petits sous-entendus ironiques sur la société américaine actuelle. Tout ça au second degré, sans prise de tête, complètement débridé.
Huum, pas vraiment d'acc : le film n'est à mon sens pas un "pétard mouillé", il s'assume plutôt bien, Araki continue de traiter les thèmes qui lui sont chers dans sa veine art-pop. Kaboom revendique son côté "bizarre" (à dire avec l'accent anglais) et ça lui sied impec.
On tient un blog ciné avec des potes www.ASBAF.fr viens faire à un tour à l'occaz, t'es le bienvenu !
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