mercredi 24 novembre 2010

Zombieland

Les zombies, monstres éculés dans le cinéma d'horreur, guère effrayants car lents, prévisible, sans aucune aptitudes... Autrefois. Ici, comme dans L'armée des morts, ils courent les vicieux, sont attirés par le bruit et les lumières flashy et, surtout, ont salement faim même après avoir bouffé la planète entière. Et quoi de mieux qu'une équipe improbable pour leur faire la nique ? Un étudiant paranoïaque et au colon fragile, un yankee qui massacre du zombie - et qui le fait bien – et deux petites garces. Voilà le programme de Zombieland.

Tour à tour hommage et parodie, Zombieland a le mérite de jouer cartes sur table d’entrée de jeu : oui, c’est un bon gros divertissement sans prise de tête, loin des discours sociaux à la Romero mais ne visant qu'à divertir le spectateur. Pour ce faire, l’action est presque continue, sans temps morts, et les dialogues et situations sont bourrées d’humour tantôt au premier degré tantôt au second. Une très bonne idée consiste, par exemple, à insérer les règles de survie dans l’image, selon une typographie spécifique, créant souvent un décalage comique avec la scène « d’horreur » qui se déroule. Dommage que, de temps à autre, une séquence pas drôle du tout (le passé de Tallahassee, la séquence romantique), même vainement contrebalancée par une touche d'humour sur la fin, cassent un peu l'ambiance délirante parfois énorme (comme la séquence de la guest-star surprise).

Reste que le casting est plutôt surprenant, entre la (très) jolie Emma Stone, le nerd Jesse Eisenberg et surtout un Woody Harrelson trouvant un rôle à sa (dé)mesure, immense en grand taré qui s’éclate à buter du zombie en jouant du banjo dans un hypermarché. Probablement le point fort du film, Harrelson est tout simplement inoubliable dans ce rôle.

Un peu plus potache et moins gore que Evil Dead, Zombieland n’atteindra sans doute pas le même degré de culte les années à venir. Il n’empêche : il s’agit très clairement d’une comédie horrifique décomplexée, pas prétentieuse et remplissant point par point son rôle, celui du divertissement du samedi soir. Et rien que ça, c’est énorme et mérite le respect le plus total.

Note : ***

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