samedi 6 novembre 2010

Last Action Hero

John McTiernan vous connaissez ? Un poète des temps modernes… à a façon : Predator, Piège de cristal, Une journée en enfer… et ce Last Action Hero que je n’avais pas revu depuis l’âge du gamin dans le film.

Citons un grand moment de dialogue au hasard : "T'aimes les omelettes ? Tiens, j'te casse les oeufs ! *coup de pied dans les roustons*" Évidemment, ce genre de dialogue ne laisse pas présager à prime abord du Ingmar Bergman (et pourtant il y a une surprise vers la fin du film nananère !). Dieu merci, car John McTiernan n'excelle pas dans le philosophique. En revanche, il assure grave en matière d'action et d'humour (si possible mélangés). Cette fois encore, McT nous propose un florilège d'explosions, de coups de feu, de bastons... en mode parodique !

La force de Last Action Hero, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, c’est de pouvoir rire allègrement de ses propres ingrédients, de ses propres caractéristiques, de ses propres travers, de ne jamais se prendre au sérieux – ou presque, rien n'est parfait, à l’instar d’un final qui se veut émouvant sans vraiment l’être tant on rigole avant. Le film joue autant la carte de la parodie (les explosions à faire pâlir Michael Bay, du style Hiroshima quand une balle ricoche sur une voiture… voyez la subtilité ?) que celle de la dérision (Schwarzenegger, véritablement doué pour l’ironie, se moquant bien souvent de lui même et des personnages de durs qu’il a pu incarner auparavant).

Last Action Hero, en plus d’être un film DE cinéma (il faut le voir sur grand écran si possible) est un film SUR le cinéma. Les clins d’œil se multiplient (le dessin animé, le Parrain, Scarface, Serpico, on aperçoit furtivement Sharon Stone de Basic Instincts, F. Murray Abraham est présenté d’emblée comme « celui qui a tué Mozart » en référence à Amadeus, etc.) tout comme McTiernan réfléchit sur les codes du film d’action (les explosions, les chargeurs de fusils qui ne se vident jamais…). Mais le plus beau, à mon sens, est la poursuite du travail lancé au préalable par Buster Keaton et Woody Allen quant au lien entre cinéma et réalité : du personnage entrant dans l’écran (Sherlock Jr) au personnage en sortant (La rose pourpre du Caire), John McTiernan compare les deux mondes, les deux points de vue, et finit par nous faire comprendre qu’au final, rien ne vaut le rêve du cinéma. D’ailleurs ses aspects « mode apocalypse activé », il y a un vrai cri d’amour envers le septième art, et de manière subtile de la part d’un cinéaste que l’on a trop vite rangé du côté des actionners.

Un film alliant réflexion et action, et ce dans l’esprit le plus décontracté et le plus adolescent possible. McTiernan, sale gosse va ! Mais qu’est-ce qu’on t’aime quand t’es comme ça…

Note : ****

1 Comment:

Phil Siné said...

un bel hommage au cinéma en effet... que je n'ai d'ailleurs pas revu depuis mon jeune âge... peut-etre devrais je faire comme toi ?
merci pour ce souvenir en tout cas... ;)