Ben dis donc, en ce moment, les films futuristes c’est pas la joie. Il est loin le temps où Kubrick imaginait 2001 et ses ballets spatiaux, non la mode maintenant ce serait plutôt la bombe nucléaire dans la tronche, les catastrophes climatiques, les petites sauteries genre Apocalypse, voyez. Ben The Road, c’est ça, sauf que c’est le lendemain de la sauterie.
Alors soyons francs : le film a de la gueule. Une sale gueule, mais de la gueule quand même : le décor gris et la lumière terne sont impeccables, l’ambiance « solitude » est bien au rendez-vous et la relation père-fils est finement travaillée à quelques rares exceptions près. Et puis il y a des scènes qui, ma foi, sont bien accrocheuses (je défie quicquonque de pas s’accrocher à son fauteuil lorsque le père et l’enfant se rendent dans une immense maison soi-disant vide pour y découvrir une cave… surprenante et le retour des proprios). Et les effets spéciaux, quand il y en a, sont bien foutus et efficaces.
La grande force du film, ce sont surtout les acteurs : Guy Pearce et Robert Duvall méconnaissables, déjà, mais surtout un Viggo Mortensen qui n’a gardé du roi Aragorn que la barbe (et les cheveux dégueus). Surprenant, l’acteur l’est de bout en bout, à la fois fort et fatigué, la mine effrayante et le jeu puissant : sans conteste l’une de ses plus grandes performances, et qui lui permet de se détacher définitivement avec son passage chez Cronenberg de la trilogie de Peter Jackson.
Où est le problème alors ? Ben c’est la fameuse route là, elle est bien longue pour les personnages, et que collatéralement le film est bien long pour nous spectateurs. Alors oui, à quelques virages, on s’accroche un peu, mais le reste du temps c’est de la ligne droite, donc un peu d’ennui. Et puis, c’est pas un chemin de campagne, ça sent plus le bitume fondu que les verts pâturages, bref on s’emmerde un peu, car le film est linéaire, cyclique (on marche, agression, on marche, soucis avec un survivant, on marche). Et puis c’est pas comme si on avait jamais vu film de ce genre : Mad Max 2, ça vous dit quelque chose ? En plus sanguin(olent).
Alors certes, on assiste à un bon moment d’interprétation et à un film qui a sa personnalité, loin de la débauche hollywoodienne (ah c’est pas Emmerich qui se serait contenter d’une autoroute délabrée, une forêt et un caddie…) mais il manque juste un je ne sais quoi pour faire du film un grand moment. De la vie, peut-être…
Note : **
mercredi 17 février 2010
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1 Comment:
Bonjour Bastien, moi qui ai lu le roman. Cette adaptation est honnête et la route est en effet très longue. Dans le roman, il y a le style lancinant sans ponctuation (ou presque). Il y a même un bébé à la broche et la fin est plus improbable que dans le film (moins noir que le roman). A part ça, je ne regrette pas d'avoir vu ce film où V. Mortensen confirme que c'est un bon acteur. Bonne journée.
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