James Gray est un cinéaste rare. Hormis le doublé qu’il nous a offert en enchaînant La nuit nous appartient et Two Lovers il y a peu, force est de constater que le bonhomme prend son temps entre chaque film (6 ans entre Little Odessa et The Yards).
Mais cela vaut le coup d’attendre : The Yards, par exemple, est à la fois dans la continuité et à l’opposé total de Little Odessa. Un véritable tour de force !
Au point de vue visuel par exemple, Gray continue de travailler ses plans comme des peintures, attachant une grande importance à la lumière (ici, très influencée par Georges de la Tour mais faisant aussi écho au travail de Gordon Willis sur Le Parrain). Exit aussi les plans figés de Little Odessa, place à des plans plus vivants, plus serrés sur les acteurs aussi. Mais surtout, place à une plus grande tension dans les scènes, parfois ponctuées d’explosions de violence à l’instar de cette bagarre non-simulée entre les personnages de Whalberg et Phoenix.
Ce n’est plus non plus un film intimiste, mais un opéra moderne sur les destins tragiques d’une famille sans grande prétention mafieuse de prime abord. Pour illustrer cela, Gray sait s’entourer en confrontant deux générations d’acteurs formidables, l’ancienne (James Caan, Faye Dunaway, Ellen Burstyn) comme la nouvelle (Charlize Theron, Mark Whablerg surprenant de sobriété et un Joaquin Phoenix déjà grandiose).
Formidable révision formelle de ses thèmes, The Yards est un film qui fut sous-estimé à sa sortie ; à la lumière de ce jour, il est plus que temps d’installer James Gray au panthéon des grands cinéastes de demain.
Note : ****
vendredi 20 novembre 2009
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4 Comments:
Absolument d'accord, le cinéaste s'inscrit dans la lignée des plus grands d'aujourd'hui et de demain. En insufflant à chacun de ses films une ambiance particulière et une richesse thématique, il solidifid de plus en plus son oeuvre, lui offrant consistance et légitimité.
Bravo bastien,
Mike
Oui, sans doute un des tous grands du 21è siècle.
Remarquable film qui me fait penser que je n'ai pas vu ses deux derniers.Little Odessa était déjà,passionnant.
c'est le seul de Gray que je n'ai pas vu. Ayant adoré les autres (sauf Little Odessa), j'ai hâte d'y remédier.
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