lundi 18 décembre 2006

Michael Blanco


Si l’on a trop tendance à enfermer le cinéma belge dans un carcan (celui du cinéma social style frères Dardenne… les stéréotypes ont décidemment la vie dure de nos jours), il existe toujours des cinéastes pour tenter de changer la donne. Tel est le cas de Stephan Streker et son Michael Blanco.

On pourrait croire à une énième success-story, ou au mieux à une énième attaque du rêve américain. Il n’en est rien : Michael Blanco, c’est simplement l’histoire d’un rêveur qui n’a pas les moyens d’accomplir sa destinée. D’acteur, il n’a ni le talent, ni les capacités.

Le film s’apparente alors plus à une lutte sans espoir qu’autre chose. Au fil de rencontres, Michael va en apprendre beaucoup sur le plan humain c’est vrai, mais cela ne servira pas ses ambitions. Pire, au fur et à mesure du récit, il se rend compte de sa situation : seul, désabusé, perdu dans l’immense Los Angeles qui ressemble parfois à un désert. Bien loin de l’image glamour véhiculée, le métier d’acteur s’avère impénétrable visiblement, malgré tous les efforts que l’on peut fournir.

Dans le rôle du « héros », Michael Goldberg est formidable, comme s’il vivait cette même angoisse de l’acteur voulant percer. Tout en alternant intériorisation et explosion de jeu, il parvient à porter le film seul, et en soi c’est un exploit.

Streker opte également pour une narration assez étonnante, les tribulations de notre comédien étant ponctuées de quelques mots de deux noirs habillés pareils, costumes aux couleurs flashantes et chapeaux melons. Hélas, c’est bien là le seul attrait de la narration, car le reste ne parvient pas à séduire complètement. Certes le ton est original, mais au final tout devient prévisible, et on ne parvient pas au bout du compte à avoir pitié pour ce pauvre gars qui ne réussit pas. N’y a-t-il pas, comme dit dans le résumé, 900 000 cas identiques rien que pour Los Angeles ? Alors pourquoi lui plutôt qu’un autre.

Le tout semble presque creux alors, puisqu’il ne se passe quasiment rien. Certaines idées sont très bonnes, d’autres sont tirées en longueur. Un film qui aurait gagner à être dans un autre format peut-être, comme le moyen métrage, mais bon, rien que pour le fait de prendre le monde à contre-pied et tenter quelque chose de neuf dans le paysage cinématographique belge, moi je dis chapeau bas.

Note : **

0 Comments: