vendredi 22 décembre 2006

Les pirates du métro (Taking of Pelham 123)


Il y a des films qui, comme ça, ne paie pas de mine, et s’avère pourtant être de réelles petites bombes cinématographiques. Tel est le cas des Pirates du métro.

Imaginons un peu comment les producteurs ont fait ce film.

Le film de braquage étant un thème épuisé (encore que… voir la réussite d’Inside Man pour ce convaincre du contraire), il faudrait bien innover vers quelque chose d’inédit. Et pourquoi pas un métro ? L’angoisse du spectateur auquel cela pourrait arriver, la curiosité de savoir comment les malfrats vont sortir de ce huis clos… Génial !

Le truc, ce serait aussi d’avoir des noms qui portent à l’affiche, histoire d’assurer un peu ses arrières. Et pourquoi pas Robert Shaw en chef de bande et Walther Matthau en flic ? Ce sont d’excellents comédiens, qui en plus livrent ici une interprétation du tonnerre, Matthau fidèle à lui-même et Shaw diaboliquement grandiose en ex-militaire sans pitié. Tant qu’à faire, quelques seconds rôles qui valent le déplacement seront les bienvenus, genre Martin Balsam ou Dick O’Neill, et le tableau sera complet. Quel plaisir de voir autant de bons acteurs prendre plaisir à faire un film !

Bon, ce serait chouette aussi d’avoir un petit truc en plus que les autres films de braquage. Oui mais quoi ? Euh… Et pourquoi pas un humour constant ? Pas le genre de truc qui tomberait à plat, non, je parle de gags qui viendraient s’insérer ça et là dans l’histoire sans pour autant l’effacer. D’autant qu’on a Matthau, faut en tirer profit ! Moralité : le film passe comme une lettre à la poste, alternant les moments de suspens allant crescendo et les traits d’humour pour alléger le tout de temps à autre. Peut-être est-ce ce petit plus qui fait des Pirates du métro un film du genre un peu à part ?

Ou alors ça vient du fait que personne n’attendait grand chose de ce film. Faut dire que le réalisateur est pas très connu, et que par après il n’a pas vraiment brillé. Faut dire aussi que le film a réellement été tourné dans le métro new-yorkais, alors que les autorités ont refusés tout un temps de peu que le film n’inspire de vrais criminels ! N’empêche que le succès a été là, inspirant même un certain Quentin Tarantino pour ses personnages dans Reservoir Dogs.

Et puis hé, le scénario est bien foutu quand même. C’est pas que tu te demandes un peu comment ça va se passer par la suite, mais tu crèves d’envie de le savoir. Tirer un sujet finalement aussi court sur la bonne longueur de 1h45, c’est la frime. De plus, bien malin celui qui arrivera à deviner la fin avant la dernière minute…

Non franchement, pas mécontent de l’avoir connu ce film. On dirait pas comme ça, mais c’est qu’il est bourré de qualité, ancré dans son époque sans pour autant être dépassé aujourd’hui, aussi précis que le braquage qu’il évoque et porté par un duo d’acteur comme on en fait plus. Allez, juste pour le plaisir, encore un petit coup avant de faire dodo.

Note : ****

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