jeudi 1 juin 2006

Eternal sunshine of the spotless mind


Une ode à l’amour décalée et originale que cet Eternal sunshine of the spotless mind.

Suite à une rupture, Clémentine fait effacer de sa mémoire tous les souvenirs qu’elle a de Joel, son ex. Lorsque celui-ci l’apprend, il est d’abord anéanti mais décide de faire de même. Mais durant l’opération, Joel va dérégler le système, et tenter de conserver finalement ce pourquoi il aimait Clémentine… Vous avez dit farfelu ? Normal, c’est Charlie Kauffman à la plume.

Charlie Kauffman, c’est le scénariste à la mode, l’écrivain métaphysique dont on sait finalement peu de choses mais don chaque film est attendu avec impatience. Quoi de plus logique quand on a écrit des films comme Dans la peau de John Malkovich ou Adaptation. C’est bien simple, son nom devient au générique aussi important que celui des acteurs ou du réalisateur. Le roi des histoires décalées s’associe donc ici avec Michel Gondry pour cette histoire d’amour qu’il voulait enfin proche de la réalité.

Michel Gondry, c’est un frenchie habitué du clip (Björk notamment) et qui a déjà bossé avec Kauffman sur Human Nature. Autant dire que la réalisation absurde ne lui fait pas peur. Le duo peut donc travailler en toute quiétude. Preuve que ça marche : le film est réusis de A à Z, où certains y verront une parabole à Alzheimer tandis que d’autres ne verront qu’une histoire d’amour comme on en voit que trop rarement au cinéma : originale.

Surtout qu’au casting, que du lourd : Jim Carrey, Kate Winslet, Mark Ruffalo, Elijah Wood, Kirsten Dunst et Tom Wilkinson. Sympathique, mais pas seulement : Jim Carrey et Kate Winslet trouve en effet là l’opportunité de bluffer tout le monde. Cette fois, on inverse els rôles : c’est Winslet la déjantée et Carrey le déboussolé. Des rôles qui leur vont à merveille d’ailleurs : Winslet se relâche et offre une tornade de fraîcheur au film, tandis que Carrey prouve que c’est un acteur à part entière, capable de jouer aussi de ses sentiments (à l’image d’un Truman Show ou Man on the Moon). Les autres, rien à redire, chacun joue à son rythme et, au final, tout concorde.

On en viendrait même presque à oublier ce qui entoure les acteurs : une réalisation impeccable (que certains qualifieront peut-être de clipesque) et un scénario incroyable. Si le dérèglement chronologique est bien plus léger que dans les précédents scénarios de Kauffman, il n’en est pas moins désagréable : que du contraire, moins confus que celui d’Adaptation., il apparaît comme essentiel à la compréhension de certaines scènes. Formant ainsi de chaque scène un élément indispensable au bon déroulement d el’histoire, et créant donc un scénario cohérent.

A la musique, on peut apprécier les compositions de Jon Brion, compositeur attitré de Paul Thomas Anderson, qui signe une b.o. exemplaire, bien dans la mouvance tantôt psychédélique tantôt mélancolique du film.

Car c’est aussi ça Eternal sunshine of the spotless mind : de l’incompréhensible, du sentimental, du barré, du dérangé, du métaphysique, de l’effrayant, du romantique, du tragique, de la comédie, du mélancolique… Un peu comme chaque relation humaine en fin de compte. C’est peut-être ça finalement qui nous fait apprécier le film: un sentiment de déjà vécu, une suite de sensations qu’on aimerait ne jamais oublier…

Note : ***

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