samedi 5 février 2011

Wall Street

Il faut bien admettre une chose : Oliver Stone ne laisse personne indifférent. On l’aime, on le déteste, on l’adule, on le méprise, mais en tout cas il a l’art de provoquer le débat avec ses films qui abordent souvent des sujets de controverse. Tel est d’ailleurs le cas de Wall Street, sorti quelques temps après un énorme scandale aux USA et à Wall Street en particulier, où un délit d’initié à grande échelle fut mis à jour.

Soyons honnêtes : ce film a un énorme potentiel. Sa vraie force réside dans son casting, où pléiade d’acteurs se suivent, dominés par ce trio sublime de Martin et Charlie Sheen et Michael Douglas. Les scènes entre le père et le fils Sheen sont, d’ailleurs, admirables, tant par la qualité de l’échange verbal que par la tension qui peut régner entre eux (à l’époque, on ne peut pas dire que les relations étaient au beau fixe entre eux). Mais c’est surtout Michael Douglas qui emporte le morceau, sublime en salaud de Gordon Gekko, requin de la finance qui n’hésite pas à écraser tout sur son passage pour atteindre les sommets. Il y a quelque chose de shakespearien ou de faustien dans Gekko, et Douglas écrase les autres acteurs à chacune de ses apparitions (encore plus quand il s’agit, par exemple, de Daryl Hannah, bien fade ici).

Il y a la réalisation de Stone aussi, pas toujours subtile mais efficace, toujours aussi travaillée au niveau du son (ce petit hurlement de loup que l’on entend la première fois que l’on rencontre Gekko). Rien d’extraordinaire mais une mise en scène plus que correcte.

Mais hélas, il faut compter sur une ombre au tableau, et pas n’importe laquelle : un scénario raté. Comprenez-moi bien : le scénario est bon en ce qu’il propose une histoire pleine de suspens et le schéma imparable gloire-chute en enfers-rédemption comme critique du rêve américain mais le gros problème, c'est que c'est un film d'initiés : bien malin sera celui qui, sans rien connaître du fonctionnement de la bourse, du boulot des traders et autres "actions", comprendra le film dans son ensemble. Moi, j'en suis incapable, et la frustration m'a amené à décrocher souvent du film, d'autant que les éléments annexes aux scènes de magouilles sont du remplissage peu intéressant (quid du personnage de Daryl Hannah).

Pas un mauvais film donc, mais juste trop hermétique pour réellement convaincre, et c’est bien dommage.

Note : **

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