jeudi 10 décembre 2009

Lost in La Mancha


Depuis l’avènement du DVD, il est incroyable de voir le nombre de making of réalisé pour servir de bonus sur une édition à venir. Mais il est arrivé puisque en voici al preuve qu’un making of survive là où un film a échoué ! Voici donc Lost in La Mancha, le premier making of d’un film jamais fini de l’histoire du cinéma !

L’idée de base était donc de raconter la genèse de ce qui, de toute évidence, aurait pu être le chef-d’œuvre de Terry Gilliam, The man who killed Don Quixotte, avec svp Jean Rochefort, Johnny Depp et Vanessa Paradis dans les rôles principaux ! Mais, suite à une série d’événements parfois surnaturels (une inondation en plein désert !) et souvent plus que contraignant, le film n’a jamais vu le jour.

Ce documentaire est incroyable, non pas tant par sa forme (clairement influencée, à moins que ce ne soit un hommage, par Terry Gilliam) mais par son propos : comment un réalisateur visionnaire se voit, malgré lui, transformé en Don Quichotte moderne dont les moulins sont des producteurs avares, des conditions météos horribles et des imprévus de santé pour ses acteurs.

Derrière le making of, c'est le destin d'un Gilliam malchanceux qui se profile, condamné à souffrir à chaque film et encore plus sur ce projet maudit. Le film n'en est pas moins le portrait d'un cinéaste meurtri et, plus loin encore, une évocation de l'accouchement pénible d'un cinéaste et de son film, quand celui-ci peut voir le jour, sans quoi la douleur est plus insupportable encore, notamment quand on voit le chef-d’œuvre qu'aurait pu être The Man Who Killed Don Quixotte.

Si Truffaut, Minnelli ou autres Woody Allen avaient déjà pu montrer qu’un film pouvait être dur à faire, aucun n’aura eu cette puissance lyrique et réaliste qu’a Lost in La Mancha, parfait manuel de ce qui pourrait arriver de pire à qui voudrait faire un film. Surréaliste.

Note : *****

3 Comments:

Eeguab said...

A classer dans une cinémathèque idéale sur le cinéma avec La Comtesse...,La nuit américaine,Les ensorcelés,Quinze jours ailleurs,Boulevard...,Intervista et quelques autres.

Jérôme said...

surréaliste, c'est bien le mot !
a la vue de ce documentaire, il y a aussi une certaine frustration qui domine et l'on se dit, "quel dommage que Gilliam n'ait pu faire ce film !"

LeCinévore said...

Bonjour Bastien,

ça c'est un dvd qui me tentait déjà et ton billet me donne encore plus envie de le voir...

Pauvre Terry Gilliam, il a vraiment la poisse, son dernier film ( L'imaginarium du docteur Parnassius )à faillit passer à la trappe lui aussi, est-ce que tu l'as vu ?

Amicalement,
Delphine.