mercredi 4 février 2009

La femme de mon pote


Depuis que j’ai découvert Blier il y a quelques années avec Les Valseuses, je suis devenu fan. Non pas que les mots bite-poil-couilles me fassent hurler de rire, mais justement parce que se cache derrière une vulgarité machiste une véritable finesse d’écriture et une originalité inégalée dans le cinéma français. Blier, c’est l’Audiard du dessous de la ceinture.

Mais Blier c’est aussi des films esthétiquement recherchés. Même si on adhère pas à ses dialogues ciselés, on peut prendre son pied devant une image soignée, souvent empreinte de son époque (Buffet froid, Les acteurs…). Et enfin, Blier, c’est un type qui sait choisir ses acteurs, et en tirer le meilleur (Depardieu, Blanc dans Tenue de soirée…).

Alors forcément, quand je ne retrouve rien de tout ça dans La femme de mon pote, ça m’emmerde. Le casting initial prévoit Coluche, Miou-Miou et Patrick Dewaere. Le scénario co-écrit par Bertrand Blier s'inspire sensiblement de faits réels car depuis 1982, Coluche vit en Guadeloupe avec la compagne de Patrick Dewaere. Quand ce dernier met fin à ses jours, son ex compagne Miou-Miou refuse d'assumer le rôle, trop douloureux pour elle. Isabelle Huppert et Thierry Lhermitte vont alors accepter de camper les personnages. Et c’est là que tout fout le camp : aucun n’est à sa place. Coluche tout au plus tire son épingle du jeu, mais ne maîtrise pas encore son côté dramatique pour exceller comme il le fera dans Tchao pantin. Huppert montre son cul et ses seins (ma foi fort joli tout ça) et Lhermitte est tout simplement insipide.

Mais en plus, les décors sont moches (réduction à deux chalets), la réalisation est plate (hormis un jeu amusant mais vite lassant de surcadrages) et les dialogues d’une banalité confondante. C’est du Blier ça ? Il doit y avoir une erreur quelque part !

Note : *

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