mardi 21 novembre 2006

Beyond Therapy


Robert Altman est réellement un cinéaste atypique. Marginal, il a évolué au sein d’Hollywood en la méprisant ; égocentrique, il multiplie les personnages dans ses récits ; d’un talent immense, il a réalisé quelques navets. Hélas, Beyond Therapy en fait partie.

Il y avait pourtant matière à du bon : des acteurs doués, un scénario un rien vaudevillesque qui pouvait à tout moment basculer dans le tragique… Mais on ne sait pourquoi, Altman s’est senti l’envie de partir dans tous les sens. Mais le désordre exige un minimum de rigueur.

Au niveau mise en scène, aucun gros problème, Altman sait ce qu’il fait. Oui mais le hic, c’est qu’il est le seul ; très rapidement, tout devient brouillon, voir dérangé, comme si on tentait de mélanger l’absurde et le réel. Autant dire que l’équation n’est pas des plus stables. Les scènes se suivent et ne se ressemblent pas, mais si la continuité est là le raisonnement n’y est plus. Tout au mieux Altman se moque des psys, bien plus timbrés que leurs patients. Après, bonne chance à celui qui voudra comprendre le scénario.

A supposer même qu’il n’y en ait pas, qu’importe. Mais on prétend que si, il y en a un. Alors soit, mais on se demande si Altman et Durang n’avaient pas consommés quelque chose de pas très frais avant d’écrire. Ont-ils eux-mêmes compris ce qu’ils voulaient dire ? Toujours est-il que le rythme est plat, les répliques soit sans vie soit pas drôles du tout, et il devient au fil du temps impossible de réellement se repérer.

Dommage pour les acteurs qui, déboussolés, sont à côté de leur pompes. Peut-être peut-on épargner Jeff Goldblum, Geneviève Page et un peu de Christopher Guest, mais pour l’ensemble ça foire, très méchamment. Même eux ne donnent plus envie de suivre l’action.

Il y a bien peu à dire sur Beyond Therapy, sans doute parce qu’il y a bien peu à comprendre et à apprécier. Comme si, le temps d’un film, la magie Altman avait disparu, son style s’était figé et aurait décontenancé tout le monde. Si tel est là le but du film, je retire tout ce que j’ai dit ; mais je pense plutôt qu’Altman a tenté une approche à la Woody Allen de la psychanalyse et des relations amoureuses tordues ; raté Bob.

Note : *

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