mercredi 1 septembre 2010

Bloodsport

S’il est un acteur bien plus connu pour ses frasques que pour ses films, c’est bien Jean-Claude Van Damme. Ses citations sont de loin connues de tous, même de ceux qui n’ont jamais vu un de ses films, et sa réhabilitation récente par Mabrouk el Mechri n’a pas changé grand chose. Pourtant, Jean-Claude Van Damme a été un élément important dans les films d’arts martiaux occidentaux, révélant des cinéastes asiatiques à l’Occident (John Woo, Ringo Lam, Tsui Hark) et sa filmographie plutôt fournie ayant rapporté environ 1 milliard de dollars à travers le monde.

Bloodsport fut ainsi le film qui révéla JCVD à la face du monde. Le Bruxellois, qui a obtenu le rôle en faisant pas moins qu’une démonstration de karaté au producteur du film sur le parking d’un restaurant, a du se battre pour que le film connaisse une sortie en salles, mais le résultat est là : Bloodsport est une date-clé dans le genre.

En quoi ? Tout d’abord car il a amené un autre style de films : Chuck Norris, la seule icône occidentale du genre à ce moment-là, ne misait pas tout sur les arts martiaux mais aussi sur l’action armée. Avec Bloodsport, c’est un pur film de combats auquel nous assistons. En outre, il lancera une série de suites et la carrière de JCVD se composera presque uniquement de ce genre de films (avec justement cette récurrence des « combats clandestins » comme décor et prétexte scénaristique). Midway, face au succès du film, ira même jusqu’à créer un personnage s’inspirant de Van Damme dans ce film pour les besoins du jeu Mortal Kombat.

Bon, disons-le franchement : la romance à deux balles n’a pas sa place dans ce film (malgré les atouts de Leah Ayres), le scénario tient sur un papier de « fortune cookie » et enchaîne des moments dignes des nanars des 80’s (la remise en question quand un ami est blessé ou tué) et autres moments ridicules (la course-poursuite dans Hong Kong). Toutefois, il faut toujours garder à l’esprit quel type de film nous regardons : un film d’arts martiaux. Et en ça, Bloodsport est une référence.

S’inspirant allègrement de Bruce Lee (le mélange des styles de combats, l’idée qu’il faut s’adapter à son adversaire pour gagner, la fascination du corps musclé et même l’énorme Bolo Yeung en bad guy), Bloodsport propose une série de combats tous plus violents et réalistes (si on excepte le dernier, totalement en dehors de l’esprit du film) les uns que les autres. C’est bien là la force de Bloodsport : une efficacité tant dans la violence que dans l’esthétisme des combats qui empêchent le film de trop vieillir de ce point de vue.

Bien sûr, on pourra longuement commenter les performances d’acteur dans ce film : personnellement, je ne comprends pas la nomination aux Razzie Awards de la pire révélation pour Van Damme, tant il colle au rôle sans le transcender certes mais avec sincérité. Et puis il y a Donald Gibb en buddy guy bien marrant, et le jeune Forrest Whitaker faisant une de ses premières apparitions.

Alors bien sûr, on pourra rire de Van Damme, de ses frasques, de ses films désormais édités en direct-to-dvd et autres clowneries ; n’en déplaise aux détracteurs, il s’est affirmé dès les années 80 comme une référence en la matière, et mérite largement d’être reconsidéré par les fans du genre et ceux qui prétendent vouloir tout aimer dans le cinéma, tant sa place dans l’immensité du genre des films d’action est majeure.

Note : ***

3 Comments:

Ultimatom said...

Merci pour ce billet sympathique, rares sont ceux qui parlent objectivement de Van Damme, préférant se moquer.
Perso, je n'ai jamais vu ce film (oui, j'ai honte), mais je suis très fan de "Kickboxer", sorti après.

Wilyrah said...

Intéressant billet.


PS : concernant TS3, je ne sais pas si je fais partie des adolescents à 25 ans. ^^

Eeguab said...

Je n'ai jamais vu de film de JCVD.Je n'ai ni le temps ni l'intention de le faire.Mais je tiens à dire que c'est assez courageux de défendre un point de vue personnel favorable à ce film alors qu' effectivement il est ultra-facile et si couru de le brocarder.