dimanche 4 décembre 2005

Dick Tracy


Un Sin City avant l’heure, en plus déjanté quand même que ce Dick Tracy.

Pour rappel, Dick Tracy est inspiré d’un comics racontant les histoires d’un détective dans les années 30. Farfelu, ingénieux, le comics grossi les traits de ses personnages au point de frôler le cartoon : Dick Tracy est le détective type, c’est-à-dire fort, intelligent, incorruptible et incapable d’exprimer ses sentiments tandis que les vilains méchants sont moches, diaboliques et vraiment, vraiment méchants.

Mais qui adaptation dit souvent gros risque. Parfois ça marche (Spiderman…) parfois ça rate (Hulk, Les 4 fantastiques…). Mais pour rappel, nous sommes en 1990, alors comment diable peut-on transposer l’univers de Tracy au cinéma ?

Il faut tout d’abord reconnaître un petit don de la mise en scène de Warren Beatty : s’il ne possède pas vraiment de style propre et si sa mise en scène n’est pas très originale, il a pourtant le mérite d’avoir une rigueur dans le cadrage et dans la direction d’acteur qui rend ses films très agréables (Reds en est le plus bel exemple). Ce qui impressionne pourtant le plus dans ce film, c’est la retranscription de l’univers de Tracy, où Beatty a opté pour une réalisation mélangeant dessin animé et effets spéciaux pour créer un monde unique ; un Sin City bien avant l’heure et en couleur !

Il faut également rendre justice aux maquilleurs, qui ont dû faire un travail considérable sur certains acteurs pour les rendre vraiment affreux. En parlant d’acteur, Beatty a ce chic d’attirer les gens qu’il aime dans ses films, et Dick Tracy ne fait pas exception : on pourra donc voir face à lui Al Pacino dans le rôle du bad guy plus délirant que méchant, Madonna en vamp’ amoureuse, Dustin Hoffman irrésistible dans le rôle du Marmonneur, et quelques autres noms prestigieux qui viennent faire un petit coucou, comme Paul Sorvino, Kathy Bates ou James Caan dans le rôle d’un parrain de la mafia…

D’un point de vue scénario, on reste dans la plus pure tradition du comics ; action, émotion, humour, rien n’est négligé pour rendre le spectacle fascinant. Multipliant les enquêtes annexes (l’homme sans visage, l’emprisonnement de Tracy, la lutte contre la mafia…) mais dans une durée tout public (1h30), Dick Tracy se pose directement en divertissement de qualité, qui n’a pas la prétention de révolutionner le genre mais simplement (si je puis dire) de lui appliquer de nouvelles bases, celles des effets spéciaux.

Si le seul bémol de ce film sera une réalisation que l’on aurait voulu plus délirante, comme le jeu des acteurs et les décors « dessins animés », Dick Tracy reste pourtant un film de qualité, divertissant et amusant, prenant et fascinant sur le plan technique. Bien joué !

Note : ***

1 Comment:

D&D said...

Ah oui, tiens... Je l'avais vu à sa sortie... C'est chouette de relire à son sujet.
Je me trompe peut-être mais j'ai l'impression que je l'apprécirais davantage aujourd'hui, même si j'avais bien aimé alors.
A revoir.