jeudi 2 février 2012

Lascars

Qui ne connaît pas les Lascars ne sait pas ce qu'il rate : à l'origine, il s'agit d'une série en deux saisons de capsules très courtes (moins de 2 minutes) avec pour objectif de démystifier la banlieue, casser l'image des racailles via l'humour, le burlesque, la parodie et le sens du verbe bétonné. Du coup, passer de 2 minutes à 95, c'était plutôt gonflé : heureusement, les réalisateurs ont osé le faire, et ils y parviennent avec une maestria qui laisse admiratif.

Visuellement, le film est superbe, mélange iconoclaste d'animation frenchy, de style urbain, de cartoon américain et de manganimation. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais c’est finement joué puisque le film, comme la série à la base, s’adresse à un public précis, un public « post-moderne » s’il fallait lui donner un qualificatif, ayant grandi avec la télévision dans les années 90-2000 où les genres se sont mélangés dans le foutraque le plus joyeux. Lascars bénéficie également, et c’est sa grande force, d'un rythme effréné, où les situations rocambolesques ne cèdent le terrain qu'à une série de gags en tous genres.

Et si la b.o. est une merveille de hip hop (avec notamment De La Soul mais l’incontournable morceau hip hop Jump Around de House of Pain) c'est bel et bien le casting qui l'emporte, avec un Vincent Cassel survolté et dans son élément qui prête sa voix à Tony Merguez, un Gilles Lelouche psychopathe, une Diane Krueger sensuelle et, surtout, le duo Omar & Fred qui fonctionne mieux que jamais.

Après, je dis pas, tout le monde n'adhérera pas à l'humour de ces Lascars, sorte d'Audiards des HLM qui sous couvert de répliques qui claquent dissimulent le malaise profond d'une périphérie stigmatisée par une image d'Epinal la concernant et trop largement véhiculée dans certains médias. Mais pour quiconque accepte de troquer tout sérieux contre les scooters, casquettes et autres "cousin", le film est de la balle !

Note : ****

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