mercredi 9 novembre 2011

Contagion

On est en droit d'en penser ce que l'on veut, mais Soderbergh a au moins le mérite d'essayer de nager à contre-courant. L’ennui avec lui, c’est qu’à force de vouloir toucher à tout, de vouloir tout essayer, il fait un peu « à la va-vite » ses films ; par conséquent, soit le résultat est correct, soit décevant comme ce Contagion.

Entendons-nous bien : le film n’est pas un échec sans nom. Je dirais même que le film bourré de bonnes idées et qu’il a de bonnes intentions (parfois trop, à l'image de cette conclusion écologique), sans oublier un casting cinq étoiles vraiment sympa. L’intérêt de Contagion, c’est que Soderbergh ne met pas tellement en avant l'apocalypse bactérienne mais ce qui l'entoure, à l'échelle à la fois de la société et de l'individu. Il y a bien sûr ces scènes de rues barbares où pillages font loi, mais les séquences les plus intéressantes du film sont probablement celles où un personnage hésite à toucher un objet, où un père craint pour sa fille si elle embrasse son petit ami, où un médecin panique en découvrant qu’elle a les symptômes de la maladie. Contagion fonctionne par détails disséminés dans la masse, des êtres communs confrontés à un fléau mondial, sans échappatoire ni même espoir. En ce qu’il montre le paroxysme de la paranoïa et le déclin de l’être humain face à un ennemi qu’il ne peut vaincre, Contagion est réussi.

Hélas, le film est aussi rapide que le virus qu'il évoque : tout est survolé, parfois bâclé, voir même frustrant (Gwyneth Paltrow, 5 minutes à l'écran, Kate Winslet 10...). Soderbergh, comme trop souvent, possède un sujet en or mais aux multiples facettes, et ne parvenant pas à se décider il essaie un peu tout. C'est franchement dommage car du coup, cette superficialité et ce manque de gestion du temps finit par occulter la forme du film, à savoir une ambiance soignée, alimentée par une soundtrack signée Cliff Martinez décidément très bon. L’attachement aux personnages en pâtit aussi puisqu’ils apparaissent trop aléatoirement et trop peu de temps (exception peut-être de Matt Damon et Laurence Fishburne).

Contagion est donc comme une jolie coquille vide, qui à trop vouloir aborder tout en même temps n’approfondit rien et rend le film un peu superficiel malgré son potentiel. Qui trop embrasse mal étreint.

Note : **

1 Comment:

dasola said...

Bonjour Bastien, je trouve que le film démarre fort et après on se perd dans les méandres de la pandémie, des morts à la pelle, des personnages qui disparaissent, des labos qui veulent se faire de l'argent, de ceux qui seront sauvés et ceux qui ne le seront pas. Tout est survolé et rien n'est approfondi. Dommage. Bonne journée.