tag:blogger.com,1999:blog-15142739098433597722024-02-19T08:52:59.527+01:00Le cinéma de BastienDans toute sa splendeur et sa décadence, à travers toutes les époques et tous les pays, le bon et le moins bon du plus bel art qui soit : le cinéma.Unknownnoreply@blogger.comBlogger673125tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-58168397622706885052012-02-08T00:01:00.003+01:002012-02-08T00:01:01.840+01:00Drive<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj37wJAn0z__628feaEgAqbnbFpHORCsnee8bwQKtIzWCe1n3YGEMrEXIC9CUZ6CEGVx9XbMQnT60iW_Kl3UhOrRUx_lVQ41Gu1VwYp46DkZ8Q-c917jZCFoZKvmEqOmHyn5-jLMpsruoY/s1600/Drive.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj37wJAn0z__628feaEgAqbnbFpHORCsnee8bwQKtIzWCe1n3YGEMrEXIC9CUZ6CEGVx9XbMQnT60iW_Kl3UhOrRUx_lVQ41Gu1VwYp46DkZ8Q-c917jZCFoZKvmEqOmHyn5-jLMpsruoY/s320/Drive.jpg" width="233" /></a></div>On a comparé plusieurs fois Refn à Kubrick : Bronson serait son Orange Mécanique, Valhalla Rising son 2001 : a space odyssey... Si je devais m’hasarder sur une comparaison, je dirais alors que Drive serait son Shining. <br />
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Je m’explique : les deux films partagent, à mon sens, ce goût de l'inaction au profit de la tension permanente. Il y a chez Kubrick comme chez Refn ce soin tout particulier à enfermer ses personnages, les cloisonner dans un décor dont ils ne savent pas sortir si ce n’est en mourrant : l'hôtel chez Kubrick, la nuit/ville chez Refn. Drive, c'est un film de commande qui renie ses origines pour aller vers autre chose, vers le flottement : pas d'action brute de décoffrage, pas de cascades énormes, pas de gunfights inouïes. Bon, j'exagère, de l'action y en a quand même, mais telle une piqûre de scorpion, elle se prépare longuement avant d'être vive et rapide. Et douloureuse. Refn a un goût prononcé pour la violence, ce qui n’est pas franchement étonnant quand on voit quel type de cinéma a pu l’influencer tout au long de son œuvre (le cinéma américain des années 70). C’est peut-être encore plus visible ici dans le travail des couleurs et des décors, relativement kitsch et voyants, et avec l’utilisation d’une bande-son admirable, où les excellents thèmes de Cliff Martinez sont accompagnés de quelques morceaux faussement rétros comme Nightcall de Kavinsky, qui illustre un générique chargé de nostalgie. <br />
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Réduire Refn à un cinéaste démonstratif et tape-à-l’œil serait pourtant une profonde erreur ; il existe effectivement chez ce cinéaste un goût du symbolique particulièrement fort, aisément repérable ici avec la figure du scorpion. Élément central du film arboré par le personnage principal, le Driver justifie sans vraiment le dire cet emblème selon la fable du scorpion et de la grenouille : c'est dans sa nature d'être comme il est. Ce qui m’amène à évoquer brièvement la prestation de Ryan Gosling, tant celle-ci se passe de commentaires inutiles ; certes, ce n’est pas là son meilleur rôle, mais c’est néanmoins une véritable leçon de jeu d’acteur, tout en silence, tout en présence, à mi-chemin entre la fragilité et la virilité, la violence et l’amour : un Marlon Brando contemporain, et je pèse mes mots. <br />
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Refn serait-il l'un des plus grands réalisateurs de sa génération ? Oui, à ne pas en douter, même s'il reste encore quelques lacunes au niveau de la narration à surmonter notamment au niveau du rythme, pas toujours maîtrisé et équitable. Drive n’en est pas moins une agréable surprise au succès amplement mérité, même si les Oscars ont commis la honte d’en oublier son réalisateur et son interprète principal. <br />
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Note : ****Unknownnoreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-33230592872652054522012-02-05T00:01:00.000+01:002012-02-05T00:01:01.863+01:00Jurassic Park 3<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisSid9kmJ1yOdOAOC294QSRIjPbSiyytCmFg54ZoDteQ6hvQI-NZKMHQzjfleWusLrr2tpCVW4ETiFy2WtLEQPUc4yL3_xsXyshzwcO04cCrVCs6UTXhRS8liH3LPVz_GNlWOqv3LCzz8/s1600/Jurassic+Park+3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisSid9kmJ1yOdOAOC294QSRIjPbSiyytCmFg54ZoDteQ6hvQI-NZKMHQzjfleWusLrr2tpCVW4ETiFy2WtLEQPUc4yL3_xsXyshzwcO04cCrVCs6UTXhRS8liH3LPVz_GNlWOqv3LCzz8/s1600/Jurassic+Park+3.jpg" /></a></div>Que dire... J'ai grandi avec Jurassic Park, et je me souviens que Le monde perdu était l'un de mes premiers films au cinéma. Pourtant, au-delà du souvenir d'enfance, ce sont les qualités propres des films, en particulier le premier, qui me séduisent encore aujourd'hui. Alors forcément, quand on voit que le troisième volet ne possède AUCUNE de ces qualités, je souffre. <br />
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Par quoi commencer ? Peut-être les effets spéciaux, seul intérêt de ce genre de film quand Spielberg n’est plus aux commandes, qui se révèlent être franchement lamentables ; allez disons mal faits mais surtout trop numériques. Spielberg l’avait bien compris pour les deux autres films : la crédibilité de créatures de ce type ne peut être assurée que par une alternance du numérique et de l'animatronique (10 ans plus tard peut-être que WETA Digital aurait pu faire quelque chose, mais je doute quand même). <br />
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Je pourrais également évoquer des personnages sans reliefs (y compris Alan... Alan bon sang !) mais je préfère parler de cette histoire à dormir debout ; après la catastrophe du T-Rex dans Le Monde Perdu faudrait peut-être penser à la rayer de la carte cette île, non ? Et ne traînons pas trop sur les innombrables scènes incohérentes, telle celle du dinosaure qui explose une clôture en métal de 10 tonnes mais ne sait pas défoncer une porte en bois pourrie, ou le summum du bon goût à savoir le téléphone portable dans la merde de dinosaure qui fonctionne toujours, jusqu'au foutage de gueule ultime (la dernière rencontre avec les raptors). <br />
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Plus le temps passe, plus le film s’enfonce dans une médiocrité qui fait honte pour ceux qui ont participé au projet. C'est franchement dommage car quelques bonnes idées émergent par moments (la séquence de la volière principalement) mais tout est tellement noyé dans une nullité abyssale que le film en devient consternant, même pas drôle quand on pense à la franchise qu'il massacre. Ce sont les dinosaures des studios et leurs fausses bonnes idées marketing qu'il faudrait condamner à l'extinction.<br />
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Note : 0Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-602746312005980532012-02-02T00:01:00.000+01:002012-02-02T00:01:02.395+01:00Lascars<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3DJkqyYNxZ7GHr9H9OMfE6AFLP52GveMJJhXfmmXPwjBVL8Sow6rZIlYbSz8w8VBvRS_VbBcWlswtd-9bzEOQKxwRg-vk0AkgH71fl1mEdtKNTmIbpvs2qDCWkqoc9BU5992p6_QQ-NY/s1600/Lascars.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3DJkqyYNxZ7GHr9H9OMfE6AFLP52GveMJJhXfmmXPwjBVL8Sow6rZIlYbSz8w8VBvRS_VbBcWlswtd-9bzEOQKxwRg-vk0AkgH71fl1mEdtKNTmIbpvs2qDCWkqoc9BU5992p6_QQ-NY/s320/Lascars.jpg" width="235" /></a></div>Qui ne connaît pas les Lascars ne sait pas ce qu'il rate : à l'origine, il s'agit d'une série en deux saisons de capsules très courtes (moins de 2 minutes) avec pour objectif de démystifier la banlieue, casser l'image des racailles via l'humour, le burlesque, la parodie et le sens du verbe bétonné. Du coup, passer de 2 minutes à 95, c'était plutôt gonflé : heureusement, les réalisateurs ont osé le faire, et ils y parviennent avec une maestria qui laisse admiratif.<br />
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Visuellement, le film est superbe, mélange iconoclaste d'animation frenchy, de style urbain, de cartoon américain et de manganimation. Ca n’a l’air de rien comme ça, mais c’est finement joué puisque le film, comme la série à la base, s’adresse à un public précis, un public « post-moderne » s’il fallait lui donner un qualificatif, ayant grandi avec la télévision dans les années 90-2000 où les genres se sont mélangés dans le foutraque le plus joyeux. Lascars bénéficie également, et c’est sa grande force, d'un rythme effréné, où les situations rocambolesques ne cèdent le terrain qu'à une série de gags en tous genres. <br />
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Et si la b.o. est une merveille de hip hop (avec notamment De La Soul mais l’incontournable morceau hip hop Jump Around de House of Pain) c'est bel et bien le casting qui l'emporte, avec un Vincent Cassel survolté et dans son élément qui prête sa voix à Tony Merguez, un Gilles Lelouche psychopathe, une Diane Krueger sensuelle et, surtout, le duo Omar & Fred qui fonctionne mieux que jamais. <br />
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Après, je dis pas, tout le monde n'adhérera pas à l'humour de ces Lascars, sorte d'Audiards des HLM qui sous couvert de répliques qui claquent dissimulent le malaise profond d'une périphérie stigmatisée par une image d'Epinal la concernant et trop largement véhiculée dans certains médias. Mais pour quiconque accepte de troquer tout sérieux contre les scooters, casquettes et autres "cousin", le film est de la balle !<br />
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Note : ****Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-38700922821054283632012-01-30T00:01:00.000+01:002012-01-30T00:01:02.169+01:00Entre les murs<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMM2vuKhsi_V7Yo-WpvW1pwo9lGg1ZPDY_qpUsSSMnUMd17qxTndtevg8k-lb_TsVV1k_XUZnRJdxuoWKql3wzIPKoUFQQhzWcE1cAInKoxEkukNBMXWLjm6XFzAvEguyMAl-P2OBl72g/s1600/Entre+les+murs.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMM2vuKhsi_V7Yo-WpvW1pwo9lGg1ZPDY_qpUsSSMnUMd17qxTndtevg8k-lb_TsVV1k_XUZnRJdxuoWKql3wzIPKoUFQQhzWcE1cAInKoxEkukNBMXWLjm6XFzAvEguyMAl-P2OBl72g/s320/Entre+les+murs.jpg" width="239" /></a></div>Dangereux : tel est le qualificatif que je donnerais volontiers à Entre les murs. Que le festival de Cannes et les Césars se soient fourvoyés en récompensant ce film ne me semble pas tant problématique au niveau esthétique qu'au niveau thématique. <br />
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Je reprends : ce pauvre François Bégaudeau, prof sexuellement ambigu (je ne vois pas l'intérêt de cette info dans le film d'ailleurs) mais sympa avec les élèves enseigne le français à une classe... d'étrangers. Noirs, arabes, asiatiques : pas un seul blanc ou plutôt si, un isolé, un gothique (original…) conspué par ses camarades pour son apparence. Et puis voilà qu'un jeune black parle de football, et souhaite que le Mali l'emporte, l'autre lui veut tel pays ; un troisième noir se plaint, agacé, que le vrai pays de cette classe est la France, et le ton monte, les jeunes difficiles refusant de se reconnaître Français. La scène en reste là, pas de débat sur l’identité nationale, pas de réflexion sur des jeunes qui ont peut-être du mal à se reconnaître, pour une raison ou l’autre, chez eux mais bien comme des immigrés involontaires. Deux exemples, parmi d'autres, qui dégagent une vision nauséabonde des jeunes de banlieue, génération perdue mais refusant de se retrouver en s'opposant à l'enseignement, à la tolérance et au respect de l'autorité. Il ne s’agit pas ici de justifier les actes de ces élèves d’une quelconque manière, et fort heureusement il y a parmi eux quelques étudiants cherchant à développer leur personnalité, à approfondir leurs connaissances, mais c’est amener avec la grâce d’un éléphant dans un magasin de porcelaine (la meneuse de groupe rebelle qui le soir lit Platon… <br />
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Je n’accuse pas Cantet du degré de lecture que je propose ici ; le réalisateur n’épargne pas nécessairement le monde professoral, via cette scène où les professeurs expédient un peu les sujets concernant les élèves pour s’attarder sur un problème fondamental : la machine à café devenue plus chère. Où encore ce débat entre deux professeurs, l’un accusant l’autre de vouloir acheter la paix sociale en excusant un élève de son mauvais comportement et de ses mauvaises notes sous prétexte qu’il possède de réelles qualités malgré tout. Mais tout cela ne représente, grosso modo, qu’une poignée de minutes sur un film de 2h10.<br />
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En temps normal, je me serais amusé à démolir le film, à jouer les cyniques, mais aucune envie ici : techniquement il n'y a rien de franchement raté, au contraire c'est plutôt bien fait, et la teneur du discours (voulu ou non, il est bien compréhensible dans ce sens-là) font que je préfère oublier ce film qu'on a trop vite associé à un regard juste sur une jeunesse en difficulté ; il est plutôt le reflet d'une crainte de la génération précédente sur la nouvelle.<br />
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Note : *Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-43501484312759078852012-01-27T12:38:00.000+01:002012-01-27T12:38:15.769+01:00Panic à Florida Beach (Matinee)<i>Ceci est un texte hommage envers un blog défunt ; voir à la fin du texte. </i><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUC4-yqMvmqX26bgQu25sF2OzaZRMAC17B3n9LT1Jnfw8SsSgamvzNWl9xCuKSqwiyv2Zo8vrtr-2ExLoplAm416c3e4OuAjLRxKHKvlqneE-I6TBwb1pd9xgXBMoXAk2SSKQ8EaMicG4/s1600/Panic+sur+Florida+Beach.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUC4-yqMvmqX26bgQu25sF2OzaZRMAC17B3n9LT1Jnfw8SsSgamvzNWl9xCuKSqwiyv2Zo8vrtr-2ExLoplAm416c3e4OuAjLRxKHKvlqneE-I6TBwb1pd9xgXBMoXAk2SSKQ8EaMicG4/s320/Panic+sur+Florida+Beach.jpg" width="215" /></a></div><br />
Connaissez-vous Joe Dante ? Evidemment, ce n’était qu’une formule rhétorique. Le papa des Gremlins et des Small Soldiers n’est définitivement plus à présenter, en particulier sur ce blog. Mais connaissez-vous Panic sur Florida Beach ? Ouais, je me disais aussi…<br />
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Le film raconte comment une bande de morveux fans de films d’horreur décident d’aller voir le dernier film de Lawrence Woolsey, le pape de la série B. Tout cela prend place dans un contexte bien précis : en pleine crise de Cuba, quand ce brave Fidel Castro menaçait de chatouiller à coup de bombes atomiques les côtes américaines.<br />
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Joe Dante… Le roi de la subversion, l’empereur de l’ironie, le génie du cynisme. Eh ben que dalle : Panic sur Florida Beach est un teen-movie gentillet et prévisible, pas très bien interprété de surcroît, hormis par un John Goodman en mix improbable entre Hitchcock, Val Lewton et Orson Welles. C’est d’autant plus dommage que le film à l’intérieur du film, Mant !, lui, fleure bon le délire rendant hommage aux séries B et Z, celles de Jack Arnold surtout. On est bien loin de Dr Folamour quant au contexte, et de Tim Burton (Ed Wood et Mars Attacks !) pour le clin d’œil appuyé. Sauvons toutefois une séance de cinéma comme on aimerait en vivre, qui n’est pas sans rappeler pour ceux qui l’ont connu l’attraction Chérie j’ai rétréci le public à Disneyland Paris, où l’interaction entre le film et le spectateur se fait à grand coup d’effets machiniques. Un hommage sincère, sans doute, mais un peu faible, surtout quand on connaît le talent de Joe Dante pour transcender un film de ce genre.<br />
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En bref, j’ai un peu l’impression que Joe Dante passe à côté de son sujet, sans doute plus par crainte économique que par volonté artistique : à vouloir plaire au plus grand nombre, le cinéaste se fourvoie dans quelques clichés dispensables, même si on a vu bien pire en la matière. Ce n’est pas un mauvais film, soyons clairs, mais un peu plus de subversion, comme justement Small Soldiers ou les Gremlins, n’aurait pas fait de mal, d’autant que tout le talent de Dante est visible dans le film au sein du film, Mant !. Un film un peu frustrant, vu son potentiel, mais qui se laisse néanmoins regarder si l’on n’est pas trop exigeant.<br />
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Note : **<br />
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<i>Vous pouvez retrouver cet article, et une centaine d’autres bien plus passionnants, sur le blog de Sam <a href="http://thegreatmoviepictureshow.over-blog.com/">http://thegreatmoviepictureshow.over-blog.com</a>, qui vient malheureusement de fermer ses portes faute de visites… C’est un excellent blog, mais fort heureusement son tout aussi excellent rédacteur migre vers d’autres horizons qui s’annoncent fort sympathiques eux aussi. Rendez-vous sur son blog pour en savoir plus ! See you, Bloody Sam. </i>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-66441118001304356632011-12-08T00:01:00.003+01:002011-12-08T00:01:01.390+01:00Tuer ! (Kiru)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6F4tmneDUGBjbVbk_paU6P8lfZSUYBxDgyEiN7stvvlVSzZcIrr2MbqaNU11qHsoMXZpVNTRoXIExkL-IiM1rwE1Z_OWBbYrj_MTw7WNqUTpnoeozPBNhqayFgvayvMfFQ7slDvhHY6s/s1600/Tuer.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6F4tmneDUGBjbVbk_paU6P8lfZSUYBxDgyEiN7stvvlVSzZcIrr2MbqaNU11qHsoMXZpVNTRoXIExkL-IiM1rwE1Z_OWBbYrj_MTw7WNqUTpnoeozPBNhqayFgvayvMfFQ7slDvhHY6s/s320/Tuer.jpg" width="225" /></a></div>Pour être franc, Kenji Misumi est un cinéaste qui m’était totalement inconnu avant de découvrir Tuer. Il est pourtant l’auteur de deux séries assez connues au Japon et par les amateurs de films de sabres nippons : Baby Cart et surtout Zatoïchi. C’est pourtant par sa trilogie de la Lame que j’ai voulu débuter, et Tuer en est le premier volet.<br />
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La première chose qui frappe, et ce de manière assez évidente, est le véritable travail de mise en scène qu’effectue le cinéaste tout au long de son film : composition des plans, cadrages, effets de montage, mouvements dans l'image et déplacements des acteurs semblent ainsi correspondre à autant de tableaux et que des chorégraphies diverses. Pour être plus précis, le film fait penser fréquemment à des estampes japonaises mais aussi au théâtre du kabuki, dans cet art de figer les corps dans l’espace. Raizo Ichikawa, l’acteur principal, excellent au demeurant, est lui-même issu du kabuki. <br />
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Plus d’une fois, Misumi fait preuve d’une certaine modernité dans son travail plastique, mais celle-ci est également soutenue par une noirceur que Misumi assume totalement. La figure du Destin semble être le moteur du récit, le pauvre héros étant condamner à vivre et (faire) périr par le sabre qu’il porte constamment sur lui. <br />
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Autant le dire, Tuer n’a rien de franchement drôle, et ne possède même pas un quelconque second degré. C’est d’autant plus problématique qu’en réalité, le film manque cruellement d’audace, tant sur la narration que sur le scénario, inabouti (malgré le fait qu'il soit signé Kaneto Shindo) où les séquences s’enchaînent tant bien que mal, et où la profondeur du personnage n’est jamais réellement exploitée. Il s’agissait pourtant d’un bon sujet, à la fois typiquement dans la veine du genre du film et susceptible de devenir universel. Mais il n’en est rien. <br />
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Une semi-déception donc, tant le potentiel du film est palpable mais inexploité, laissant place à une œuvre peu convaincante ; il faut dire qu’on a déjà vu bien mieux en terme de film parlant de ronin, et surtout bien plus captivant et palpitant.<br />
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Note : **Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-35251305845172334832011-12-05T00:01:00.004+01:002011-12-05T00:01:00.756+01:00Fucking Kassovitz<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.youtube.com/embed/aHCZr5baQaY?feature=player_embedded' frameborder='0'></iframe></div><br />
Après la Nuit américaine de Truffaut, le Cauchemar américain de Mathieu Kassovitz. <br />
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À l'instar d'un What is Brazil (le making of du film de Gilliam), Fucking Kassovitz souligne point par point comment un projet alléchant et ambitieux est devenu une série B à peine regardable. Producteurs frileux, équipe technique bancale, acteur arrogant et antipathique, restrictions de budget, prise de contrôle par les Américains, retouches de scènes sans tenir compte du scénario : rien n'a été épargné à Kassovitz, qui sort un peu du film comme la pauvre victime. Certes, il l'est, mais dans une certaine mesure seulement : l'intelligence de François-Régis Jeanne est de laisser, au détour de 2-3 séquences, le spectateur se faire son opinion sur la part de talent de Kassovitz et la part de son ego et de son arrogance. <br />
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Au final, tout le monde a tort, certains plus que d'autres. Plus chanceux que Gilliam sur The Man who killed Don Quixotte mais moins talentueux que lui sur Brazil, Kassovitz n'a pas su empêcher le naufrage de son second bébé américain, la faute à une difficulté non pas tant de communication mais de résistance artistique parfois justifiée et parfois surfaite. <br />
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Sublime et éloquent quant au fonctionnement du cinéma américain une fois qu'un Européen y tente sa chance.<br />
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Note : ****Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-37961308433721033092011-12-02T00:01:00.001+01:002011-12-02T00:01:01.012+01:00On connait la chanson<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg71adzf6GopRx1BB81dfwn0qmfs5e0q5HLgAWQBnErEtbkrj8XM40GjjNv0IL3FokmLw7W9lF3-14RVp6iQZuA5bIg5Y-P2uvU4kJp_r0pWtGCDIcVLTySAmdAEosY1H14iIESBxHanKU/s1600/On+connait+la+chanson.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg71adzf6GopRx1BB81dfwn0qmfs5e0q5HLgAWQBnErEtbkrj8XM40GjjNv0IL3FokmLw7W9lF3-14RVp6iQZuA5bIg5Y-P2uvU4kJp_r0pWtGCDIcVLTySAmdAEosY1H14iIESBxHanKU/s320/On+connait+la+chanson.jpg" width="236" /></a></div>Le principe est simple : un film, d’apparence classique, avec une multitude de personnages, qui occasionnellement de ne s’exprime plus par leurs propres voix mais avec des chansons françaises populaires. Le premier film blind-test de l’histoire du cinéma ?<br />
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L’idée prête à sourire, mais réduire Alain Resnais à un auteur de films conceptuels serait une grave erreur. On connaît la chanson n’est pas un prétexte à enchaîner sans trop de lien diverses chansons qui n’ont pas toujours beaucoup de points communs (on passe quand même de Téléphone à Léo Ferré par exemple…) : chez Resnais, même si les transitions ne sont pas toujours des plus limpides, il faut au moins reconnaître qu’elle ne supplantent pas le récit, s’intégrant en lui avec plus ou moins de succès et fréquemment une bonne dose de dérision. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : si le film reste avant tout une comédie profondément dramatique, Resnais accentue le mot « comédie » par un second degré permanent, les chansons étant employées de manière cynique et avec une pointe d’ironie jubilatoire. En outre, le procédé ne lasse pas car il n’est pas utilisé avec abus. <br />
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Evidemment et comme bien souvent chez le Resnais de ces dernières années, le casting y est pour beaucoup dans la réussite du film : rodés au cinéaste, au genre ou tout simplement à leur métier, les acteurs sont suffisamment dynamiques pour faire passer le film, et les têtes d’affiche viennent forcément emporter le morceau, notamment Jean-Pierre Bacri en loser qui refuse de l’admettre et André Dussolier en quinqua amoureux comme un ado. Meme Agnès Jaoui, avec laquelle j’ai beaucoup de mal, ne m’a pas déplu, c’est dire. <br />
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Dommage par conséquent que malgré sa vitalité, le film n’est pas totalement convaincant : la faute à une histoire qui n’est pas un peu plus riche en événements, les séquences étant souvent tirées en longueur et quelques coups de mou n’aidant pas les choses. Dans l’ensemble, rien de grave, tant le film reste avant tout plus divertissant qu’autre chose, même si Resnais ne renie jamais totalement sa veine expérimentale, sur le son ici mais aussi sur le visuel (ces plans de méduses). Resnais, à la fois auteur audacieux, intellectuel et populaire. <br />
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Note : ***Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-32726485923669880092011-11-29T00:01:00.001+01:002011-11-29T00:01:01.131+01:00Les Chaussons Rouges (The Red Shoes)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjItqeNiWqYBMkkNAIoUwObs81afTHqpEvc5BMtp9869wuknkvN8BRLxumfUwTlbJie-JKQbDLmT8dyIYhDf8qIzoqe4pkTTWBwNvdVPTh0KRcpYhCyGpCu0kkHS7pf8Uc4hcOsLJ7FX64/s1600/Red+shoes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjItqeNiWqYBMkkNAIoUwObs81afTHqpEvc5BMtp9869wuknkvN8BRLxumfUwTlbJie-JKQbDLmT8dyIYhDf8qIzoqe4pkTTWBwNvdVPTh0KRcpYhCyGpCu0kkHS7pf8Uc4hcOsLJ7FX64/s320/Red+shoes.jpg" width="218" /></a></div>S’il est un nom inévitable quand on parle de cinéma britannique, c’est bien celui de Michael Powell. Et s’il est un nom indissociable de celui de Powell, c’est bien celui de Emeric Pressburger : il faut dire que ce duo est responsable de certains des plus beaux (et meilleurs) films des années 40, parmi lesquels Les chaussons rouges tient une place de choix. <br />
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Pourtant, le film démarre relativement mal : très lent, le premier quart d’heure est franchement dispensable (au final, quel intérêt que le jeune compositeur ait vu sa partition plagiée ?) et il faut bien admettre que Marius Goring n’est pas le plus attrayant des jeunes premiers. Il faudra bien attendre 40 minutes avant que le film n’entre dans sa toute grande puissance formelle et narrative. C’est alors qu’intervient le morceau de bravoure du film : la séquence du ballet, conséquente, qui est un véritable chef-d'oeuvre à elle seule, à la fois pure mise en scène théâtrale et pure mise en scène cinématographique réunies. On y retrouve à la fois la caméra frontale et les surimpressions, les points de vue scéniques et les effets de montage. Powell s’amuse visiblement à étaler tout son savoir faire, à montrer comment transcender un numéro de danse en un grand moment de cinéma. Il faudra attendre la fin du film pour retrouver une élégance et une intelligence égale, où le cinéaste fait preuve d’une habilité aux cadrage et montage tout à fait remarquable. <br />
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C’est aussi à ce moment-là que Moira Shearer, pas très convaincante en jeune épouse déchirée, devient convaincante en danseuse assoiffée de gloire, dominée par ses envies irrépressibles de danser. Pourtant, c’est bel et bien Anton Walbrook dans le rôle du "méchant" et véritable héros du film (belle audace pour l'époque) qui emporte le morceau, une de ses crapules ambiguës, dont on ignore encore au final ses véritables motivations, le véritable sens de sa jalousie : amoureuse ou artistique ? Car c’est aussi ça la réussite du film de Powell et Pressburger, ces non-dits, ces mystères qu’on ne résout pas, ce flirt entre l’explicatif et le mystérieux (le film frôle presque le fantastique sur la fin d’ailleurs). <br />
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Force est de constater que, malgré une demi-heure en trop à mes yeux, Les chaussons rouges s’apparente à ce qu’on appelle communément un chef-d’œuvre, ou tout du moins s’en approche-t-il grandement : il y a certes des défauts, des petites lacunes, de légères rides de ci de là, mais c’est globalement un grand film où le Technicolor le dispute à une inventivité de mise en scène loin d’être négligeable. Un classique qui mérite son nom. <br />
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Note : ****Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-31901007450055774082011-11-12T00:01:00.000+01:002011-11-12T00:01:01.080+01:00Mondo Plympton<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfqclMU-l6jrIlPZooLEnFXELLf0rSVabkkzly3f_pwgDMS5rZP5jRFGjqX1dwpUc4FFKy5jp_5VPTQ6qkUnXWdX4k5yECRI_vP632dHONxQVu5z3wAEBgBgBpDteZHmSd3ujaBykoONU/s1600/Mondo+Plympton.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfqclMU-l6jrIlPZooLEnFXELLf0rSVabkkzly3f_pwgDMS5rZP5jRFGjqX1dwpUc4FFKy5jp_5VPTQ6qkUnXWdX4k5yECRI_vP632dHONxQVu5z3wAEBgBgBpDteZHmSd3ujaBykoONU/s320/Mondo+Plympton.jpg" width="233" /></a></div>Dans le monde du cinéma d’animation contemporain, où tout est de plus en plus formaté selon une série de critères esthétiques et commerciaux (aussi bien Dreamworks que Pixar, Disney ou Sony), il existe encore quelques irréductibles indépendants qui n’ont cure des codes préétablis, du numérique à tout va ou de la soif de notoriété. Parmi eux, Bill Plympton est sans doute le plus connu et, disons-le, le plus radical. <br />
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Au moins, le titre est honnête : Mondo Plympton est avant tout l'occasion de découvrir l'univers du cinéaste. À travers une série de courts métrages, c'est tout un style visuel et un humour absurde, surréaliste et profondément noir qui émerge. Bien qu’ils soient inégaux, les courts présents ici sont autant de pierres portées à l’édifice d’un cinéma violent et dérangeant, résolument borderline, forcément adulte. Il y a dans Mondo Plympton par exemple une fascination pour les visages torturés, pour la distorsion, pour le sexe, la violence et le gore. Plympton s'amuse à jouer soit du contrepoint soit de l'interprétation excessive de phrases toutes faites, d'expressions ou de proverbes. Le réalisateur ne s’embarrasse guère d’une quelconque histoire : il préfère partir d’un mot, d’une phrase pour ensuite en tirer un délire visuel total et souvent délicieusement glauque. Énumérer les blagues morbides, les gags glacials et les chutes décalées ne serait pas rendre justice à tout un travail sur le lien entre l’image et le texte ou le son. Bien sûr, c’est un humour à part, pas forcément appréciable par tous, donc prudence. Je dois bien admettre que par moments, la longueur s’est un peu fait sentir, notamment sur les courts métrages les plus longs (évidemment), ce qui me laisse un peu dubitatif quant à la découverte d’un vrai long métrage de Plympton…<br />
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L’animation, à l’instar des gags, n’est pas non plus visuellement des plus attirantes : d’apparence brouillonne (le trait au crayon n’est pas toujours soigné), elle exprime surtout un côté « fait main », artisanal justement pour se démarquer des productions standardisées mais aussi, sans doute, pour rappeler le passé BD du cinéaste. À y regarder de plus près, l’animation est surtout d’une fluidité étonnante, Plympton jouant énormément des métamorphoses continues comme dans Your Face ou Nosehair. La force de Plympton est aussi d'avoir des idées fulgurantes mises en images tout aussi éphémères : Plympton ne travaille pas ici sur le long terme mais, a contrario, sur des images chocs qui marquent les esprits (un baiser qui se transforme en décapitation, un sumo tombant du ciel, etc.). <br />
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Bill Plympton, ce serait donc un peu comme si Tex Avery était né dans les années 50, ayant grandi avec l’explosion de la censure et une série de cartoons pour adultes type Fritz the cat et Tarzoon la honte de la jungle, débarrassé des contraintes des studios. Vous imaginez le résultat ? Si pas voyez Mondo Plympton, ce sera beaucoup plus… explicite.<br />
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Note : ***Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-17493978675933441192011-11-09T00:01:00.000+01:002011-11-09T00:01:01.378+01:00Contagion<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjj17GCnnYChllrM4jjBY1CDbsLwp7T3lQVfd4RGhn1vjk9lKZkQ1OHutypZg6c0Rru4wD1R5EKLoS2M0FAuhbRHea8ItxFXJE9v6U25fG4Ch0nDQ6PPh7eXiltIcL7fPXGjhGErOHjLdg/s1600/Contagion.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjj17GCnnYChllrM4jjBY1CDbsLwp7T3lQVfd4RGhn1vjk9lKZkQ1OHutypZg6c0Rru4wD1R5EKLoS2M0FAuhbRHea8ItxFXJE9v6U25fG4Ch0nDQ6PPh7eXiltIcL7fPXGjhGErOHjLdg/s320/Contagion.jpg" width="216" /></a></div>On est en droit d'en penser ce que l'on veut, mais Soderbergh a au moins le mérite d'essayer de nager à contre-courant. L’ennui avec lui, c’est qu’à force de vouloir toucher à tout, de vouloir tout essayer, il fait un peu « à la va-vite » ses films ; par conséquent, soit le résultat est correct, soit décevant comme ce Contagion. <br />
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Entendons-nous bien : le film n’est pas un échec sans nom. Je dirais même que le film bourré de bonnes idées et qu’il a de bonnes intentions (parfois trop, à l'image de cette conclusion écologique), sans oublier un casting cinq étoiles vraiment sympa. L’intérêt de Contagion, c’est que Soderbergh ne met pas tellement en avant l'apocalypse bactérienne mais ce qui l'entoure, à l'échelle à la fois de la société et de l'individu. Il y a bien sûr ces scènes de rues barbares où pillages font loi, mais les séquences les plus intéressantes du film sont probablement celles où un personnage hésite à toucher un objet, où un père craint pour sa fille si elle embrasse son petit ami, où un médecin panique en découvrant qu’elle a les symptômes de la maladie. Contagion fonctionne par détails disséminés dans la masse, des êtres communs confrontés à un fléau mondial, sans échappatoire ni même espoir. En ce qu’il montre le paroxysme de la paranoïa et le déclin de l’être humain face à un ennemi qu’il ne peut vaincre, Contagion est réussi. <br />
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Hélas, le film est aussi rapide que le virus qu'il évoque : tout est survolé, parfois bâclé, voir même frustrant (Gwyneth Paltrow, 5 minutes à l'écran, Kate Winslet 10...). Soderbergh, comme trop souvent, possède un sujet en or mais aux multiples facettes, et ne parvenant pas à se décider il essaie un peu tout. C'est franchement dommage car du coup, cette superficialité et ce manque de gestion du temps finit par occulter la forme du film, à savoir une ambiance soignée, alimentée par une soundtrack signée Cliff Martinez décidément très bon. L’attachement aux personnages en pâtit aussi puisqu’ils apparaissent trop aléatoirement et trop peu de temps (exception peut-être de Matt Damon et Laurence Fishburne).<br />
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Contagion est donc comme une jolie coquille vide, qui à trop vouloir aborder tout en même temps n’approfondit rien et rend le film un peu superficiel malgré son potentiel. Qui trop embrasse mal étreint.<br />
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Note : **Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-77395225621904515092011-11-06T00:01:00.007+01:002011-11-06T00:01:02.229+01:00Les marches du pouvoir (Ides of March)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfTFCMjI6G056TN7snM9eXDJ4N_9As0YkBfs8-Nzhj3q-6lSVTDKfQeI49tKj-Hebd86HjOOHSBwAJbn1ZRZF7xBgkp5_p5i45gogZjP3YPhHXDfCRLRL3ZzkSbwKjmJ2UbVgE3O9jjao/s1600/marches-du-pouvoir.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfTFCMjI6G056TN7snM9eXDJ4N_9As0YkBfs8-Nzhj3q-6lSVTDKfQeI49tKj-Hebd86HjOOHSBwAJbn1ZRZF7xBgkp5_p5i45gogZjP3YPhHXDfCRLRL3ZzkSbwKjmJ2UbVgE3O9jjao/s320/marches-du-pouvoir.jpg" width="239" /></a></div>Les (bons) acteurs qui deviennent de bons réalisateurs, c’est plutôt rare. Bon en fait, on peut les compter sur les doigts de la main. Mais il faut depuis quelques années ajouter à la liste ce brave George Clooney, cette espèce de Cary Grant des temps modernes, qui non seulement a de l’humour, joue bien mais en plus réalise des films de plus en plus aboutis. <br />
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Avec son quatrième film, Clooney laisse entrevoir des thèmes et un style récurrent. Tout d’abord, il y a une fascination pour les faux-semblants, pour la manipulation et pour la guerre psychologique. Ides of March est à l’instar de Good night and good luck une lutte pour le pouvoir via les médias, une bataille sans merci que se livre des pros de la communication en pleine période électorale. En réalité, tout est dans le titre : dans la langue anglo-saxonne, « Ides of March » désigne le moment où Jules César fut poignardé par son fils adoptif Brutus (Shakespeare mets d’ailleurs ce moment en scène dans Julius Caesar) ; Les Marches du pouvoir, c’est donc une histoire de complots, de trahison mais surtout de lutte entre une figure paternelle (Clooney mais aussi Philip Seymour Hoffman impeccables) et la relève, la véritable star du film malgré un casting impressionnant : Ryan Gosling. Vu l’année qu’il vient de vivre (Blue Valentine, Drive), ce serait bien le diable si son talent n'était pas récompensé aux prochains Oscars. Il incarne ici cette merveille de jeune arriviste qui grimpe trop vite les échelons, dont l’idéalisme va être chamboulé par la réalité de la politique. <br />
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Rarement auparavant Clooney se sera montré aussi virulent et, surtout, cynique dans son propos. Sans compter que, subtilement, quelques indices laissent apparaître derrière le personnage du gouverneur Barack Obama ; Clooney serait-il déçu du mandat démocrate écoulé ? Ce n’est pas tellement le plus important, tant le réalisateur propose un vrai film de cinéma à la manière des thrillers politiques des seventies : une caméra stable et souvent fixe, avec un soin tout particulier apporté à l’ambiance via les lumières, les décors et surtout la musique signée de l’incontournable Alexandre Desplat. Esthétiquement, on pense souvent au documentaire de Hegedus et Pennebaker, The War Room, qui suivait la campagne présidentielle de Clinton en 1992. Clooney vient d’atteindre sa maturité, qu’on se le dise, prenant son temps pour raconter son histoire mais allant à l’essentiel, posant rapidement les personnages pour mieux les exploiter dans ce jeu de mensonges et de vérités. <br />
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S’il manque peut-être encore ce je ne sais quoi au film, peut-être une certaine rigueur à la Alan J. Pakula pour faire de Ides of March un incontournable, le film n’en est pas moins l’un des meilleurs films politiques de ces dernières années, surpassant de très loin l’effroyable W. d’Oliver Stone et bien plus sérieux que La conquête de Xavier Durringer. La classe américaine alliée à un retour aux techniques narratives et stylistiques seventies. <br />
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Note : ****Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-10628220847027803982011-10-17T00:52:00.000+02:002011-10-17T00:52:48.702+02:00The Artist<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCWHJ8wfM81zejqHyNNGf-gOd3LtKf2UYXgYpj_kGSY8_VL85xhDrx_3t0F20p0nFHcDnJG0LzJs0b8NwxMwC9_wkYdbuUIv7jEua24PCSwhhIMHJXCX7wLzRPk3wWbrwMwKtkAhYzlcI/s1600/Artist.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCWHJ8wfM81zejqHyNNGf-gOd3LtKf2UYXgYpj_kGSY8_VL85xhDrx_3t0F20p0nFHcDnJG0LzJs0b8NwxMwC9_wkYdbuUIv7jEua24PCSwhhIMHJXCX7wLzRPk3wWbrwMwKtkAhYzlcI/s320/Artist.jpg" width="234" /></a></div>Un film muet en 2011 ? Ha ha ha la bonne blague ! Autant le dire, personne (surtout pas moi) n’y croyais au départ. Eh ben des fois, c’est bon de se vautrer un peu. <br />
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The Artist, c’est avant tout une retrouvaille, celle de Michel Hazanivicus et Jean Dujardin, déjà coupables de deux pastiches du film d’espionnage avec les OSS 117 nouvelle formule. Mais comme si ces deux films et La classe américaine n’avait pas suffi à démontrer toute la cinéphilie d’Hazanivicus, voilà que The Artist joue d’emblée la carte de l’hommage, du cri d’amour (paradoxal) envers un certain type de cinéma, que dis-je, envers le cinéma. Du clin d’œil appuyé (Dujardin et sa moustache à la Errol Flynn, à la Howard Hughes, à la Douglas Fairbanks) au plus subtil (l’éclairage très « vonsternbergien » de Bérénice Béjo), Hazanivicus enchaîne les références sans les dénaturer et, surtout, sans les transformer en private joke : la lente désagrégation du couple George Valentin et sa femme, c’est certes Citizen Kane bis, mais c’est aussi accessible à quiconque n’a pas vu le film de Welles (cinéaste qui a largement inspiré la construction du récit, par ailleurs). Fidèle à lui-même, Hazanivicus ne copie pas une histoire du cinéma mais tente, avec plus ou moins de succès, de s’inscrire dans celle-ci : par exemple, quand il compose un plan de manière expressionniste, ce n’est pas gratuit mais bien pour souligner la folie prenant petit à petit possession du personnage principal. <br />
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Et tant qu’à parler de composition de plans, soulignons qu’Hazanavicius joue le jeu jusqu’au bout : au-delà d’un noir et blanc superbe, oscillant entre l’expressionniste et la photo de Stanley Cortez, le cinéaste travaille majoritairement avec des gros plans, une profondeur de champ très faible, des plans relativement longs, des raccords type iris ou dans l’axe et, chose devenue elle aussi inconcevable aujourd’hui, un format 1,33 soit « l’écran carré », qui demande une composition bien différente de l’écran rectangulaire habituel. Mais ce n’est pas tout : débarrassé des contraintes de dialogues, Hazanivicus s’amuse, raconte majoritairement son histoire par le seul moyen de l’image, sans explication. Un vrai retour aux sources, si je puis dire. <br />
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Et puis comment ne pas parler du casting, entre une Bérénice Béjo mignonne à croquer et tip top dans le rôle de la starlette, à mi-chemin entre Louise Brooks et Ginger Rogers, et une série de seconds couteaux peut-être un peu trop négligés vu leurs poids (James Cromwell et surtout John Goodman). Et puis il y a Lui, celui en passe de devenir un mythe, le Belmondo des années 2000, et peut-être même plus haut : Jean Dujardin, qui vampirise l’image quand il y est, capable de faire rire en un froncement de sourcil comme de faire frissonner d’un regard sombre ou apeuré. Et comme si ça suffisait pas, le travail s’étend sur tout son corps, devenu aussi caoutchouteux qu’un Gene Kelly, preuve en est de deux numéros de danse en début et fin de film. Parole, si Romain Duris ou Vincent Lindon ont le César à sa place, j’irai cracher sur les tombes des jurys. <br />
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Projet casse-gueule, aussi audacieux qu’orgueilleux voir prétentieux (tournage à Hollywood, reconstitution historique au détail près), The Artist est finalement une réussite, un pari réussi, et quitte à faire une analogie douteuse mais finalement possible, il y a quelque chose de chaplinesque dans cette capacité à faire aimer un film muet à l’ère du parlant. <br />
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Note : *****Unknownnoreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-22643038285368246382011-09-17T16:35:00.000+02:002011-09-17T16:35:33.640+02:00Habemus Papam<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJCbyg5SoszON_dvHhDxkA-7n9kR40OL-10r7XUL_8w0lfX-GpFdnYYyc0YY-h6mAMPCBRpCyuftWoSrrvogKNxIlml6XEsggaRlhulMqxVdiwLvsl62z-dV0_7ljtWa-yky5qiz6_DjY/s1600/Habemus+Papam.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJCbyg5SoszON_dvHhDxkA-7n9kR40OL-10r7XUL_8w0lfX-GpFdnYYyc0YY-h6mAMPCBRpCyuftWoSrrvogKNxIlml6XEsggaRlhulMqxVdiwLvsl62z-dV0_7ljtWa-yky5qiz6_DjY/s320/Habemus+Papam.jpg" width="239" /></a></div>Faire un film sur la religion n’est jamais chose aisée, et n’est pas Pasolini ou Scorsese qui veut. Oser se moquer de la religion est encore plus audacieux, mais c’est souvent fait dans l’excès (Dogma, de Kevin Smith) et, forcément, la pilule passe mieux pour la plupart. Mais quand Moretti s’attaque à la papauté et à la crise de Foi, j’étais en droit de m’attendre à quelque chose de vraiment intéressant, forcément subversif, peut-être grandiose. En fait, il n’en est rien : Habemus Papam est décevant à plus d’un titre. <br />
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Il y avait par exemple matière à un huis-clos intéressant, où l’enfermement du spectateur dans un décor unique, fut-il immense comme le Vatican, aurait permis de mieux s’attacher à la solitude du personnage. Eh bien non, Moretti préfère se perdre (et perdre mon attention) en déambulant dans Rome, et encore, la Rome quelconque, les rues qui pourraient être celles de n’importe quelle autre ville. C’est d’autant plus dommage que les scènes se déroulant dans le Vatican sont justement très belles, avec des décors forcément somptueux mais aussi des costumes très bien faits. En dehors de ces murs, hélas, de la banalité. <br />
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Je m’attendais aussi à un humour subtil, peut-être absurde, en tout cas caustique : la rencontre entre le Pape et un psy, sous l’œil du Conclave, est d’ailleurs très drôle. Hélas, le reste du temps, Moretti se fourvoie dans un humour prévisible, à la limite du grotesque, avec de fausses bonnes idées (le Conclave qui joue au beach-volley ; ouais, pourquoi pas, mais à petite dose svp…). Finalement, on ne rit pas beaucoup, d’autant que Michel Piccoli, certes agréable mais pas aussi inoubliable que j’ai pu entendre, transcrit l’angoisse de son personnage par un regard bovin et une mine défaite. Point de légèreté dans ce film. <br />
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Et puis, surtout, Moretti aurait pu réaliser un sublime film sur la crise existentielle et celle de la Foi, mais il se contente d’une approche freudienne assez maladroite d’un mec qui veut pas de responsabilités au crépuscule de sa vie. Peut-être suis-je passé à côté de la référence à Tchekov, mais j’avoue ne pas l’avoir lu, et quand bien même à mes yeux un film doit pouvoir se lire au premier degré sans prérequis. Malgré une idée de base plus qu’intéressante et alléchante, Habemus Papam est donc une déception, une ironie qui refuse de s’assumer. Dommage. <br />
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Note : *Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-41887939651926717212011-08-15T21:06:00.002+02:002011-08-15T21:06:58.293+02:00Ce blog n'est pas mort<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHnZiVFlyWDWSQ-ewfUVreh4XW4LR16-LYa5L1juYd5L7kZKhUVEFhgPKie5oF8G7LYGEjPlbZNfvulKXWf15r84oLYgiM-yExTLpBynpF4g-07NSvO7-4XXsb1iViDBjy1yZLIfesr6E/s1600/64_back-in-5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHnZiVFlyWDWSQ-ewfUVreh4XW4LR16-LYa5L1juYd5L7kZKhUVEFhgPKie5oF8G7LYGEjPlbZNfvulKXWf15r84oLYgiM-yExTLpBynpF4g-07NSvO7-4XXsb1iViDBjy1yZLIfesr6E/s320/64_back-in-5.jpg" width="320" /></a></div><br />
Unknownnoreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-21965445599492598032011-07-09T22:33:00.000+02:002011-07-09T22:33:36.490+02:00HH, Hitler à Hollywood<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXJ6MbGsfmNNTPSIkA9GLB_y4LKFhz-fxsxLK-B8KhkrMRFcWCTZCQuHihDEnoIj0MHQkn0_1ajPsBlHOyz3HwWLHfHxwz7w-cNwZVDAP6pta3Yh1HvGbT3UxOpYfh1lt0y1NeK9-dfWE/s1600/HH.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjXJ6MbGsfmNNTPSIkA9GLB_y4LKFhz-fxsxLK-B8KhkrMRFcWCTZCQuHihDEnoIj0MHQkn0_1ajPsBlHOyz3HwWLHfHxwz7w-cNwZVDAP6pta3Yh1HvGbT3UxOpYfh1lt0y1NeK9-dfWE/s320/HH.jpg" width="240" /></a></div>Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, j’ai fait des études en arts du spectacle, spécialisation cinéma documentaire (non pas que c’est mon genre de prédilection mais ils ne proposaient que ça dans la branche ciné donc bon). Je dois reconnaître que depuis, je suis devenu, et je m’en rend compte moi-même, assez intransigeant sur le cinéma documentaire justement. Je vous dit tout ça car l’avis qui va suivre parle justement d’un docu-fiction dont j’attendais beaucoup et qui, au final, m’a prodigieusement gonflé.<br />
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Voici donc Maria de Medeiros qui décide de faire un portrait de Micheline Presle. Au cours d’une conversation, Micheline Presle va évoquer un cinéaste maudit, mystérieusement disparu, et de là va découler une véritable enquête de Medeiros et son caméraman sur les liens entre cinéma, politique et hégémonie hollywoodienne qui l’amèneront à Bruxelles, Cannes, en Allemagne, à Venise et à Malte… <br />
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Le docu-fiction, en général, j’aime bien : je suis un grand admirateur du travail de Peter Watkins, par exemple. Mais ce genre si particulier exige une rigueur de mise en scène de chaque instant, ce que Sojcher ne fait pas : cadrages impossibles pour une caméra à l’épaule, univers sonore impossible en documentaire, toutes les erreurs trouvent place dans le film, décrédibilisant le procédé du film et, par-là même, son discours. Quoique ce n’est peut-être pas plus mal, car ce dernier est douteux et réac : le cinéma américain, c’est le mal, il faut que le cinéma européen d’auteur prenne sa revanche et devienne la norme ! Mouais, perso j’y crois pas trop. Le pire, c’est que ce discours est celui du film mais pas de son auteur, Frédéric Sojcher avouant aimer le cinéma américain sans aucune honte. Deux vitesses pour la forme, et deux vitesses pour le fond donc. <br />
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Pour le reste, j’avoue ne pas avoir accroché au film dans son ensemble : les actrices sont mauvaises, je m’en excuse mais c’est vrai, l’humour tombe très souvent à plat et l’esthétisme… Bah, oui, parlons-en tiens : tourné avec le Canon 5D (une merveille), le film a entièrement été retravaillé en post-prod pour obtenir une image bien particulière, à la luminosité et colorisation faibles à l’exception de certaines actrices qui bénéficient d’une saturation, comme pour les détacher de l’image. L’idée est sympa mais, à nouveau, le procédé trouve bien vite ses limites et devient lassant, tout du moins peu agréable. <br />
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On est donc bien loin du premier film du réalisateur, Cinéastes à tout prix, documentaire un peu léger mais de facture honnête et qui développait déjà, sans discours démagogue derrière, un véritable amour du cinéma d’auteur. Le pire ? C’est que Frédéric Sojcher est un historien et théoricien du cinéma plus qu’intéressant, ses écrits sur la manière de faire des films devant être lus par le plus grand nombre à mes yeux. Y a encore de la marge entre les cahiers et les plateaux, on dirait…<br />
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Note : *Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-50064023468984737582011-07-06T16:55:00.000+02:002011-07-06T16:55:49.088+02:00Pina<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjY0jb6wS7FeodN4B71jTZG8RxJcfjCJpCBFalI7lW44nVwbivZWg29wce-ibqvzpmO2BgAltnp8ZjNlWkMCqDS689F29FPyynsHyeN0oFEGy0UIYDvuHi2QOFit8M6FMwCmtIfgq_C7-I/s1600/Pina+3D.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjY0jb6wS7FeodN4B71jTZG8RxJcfjCJpCBFalI7lW44nVwbivZWg29wce-ibqvzpmO2BgAltnp8ZjNlWkMCqDS689F29FPyynsHyeN0oFEGy0UIYDvuHi2QOFit8M6FMwCmtIfgq_C7-I/s320/Pina+3D.jpg" width="235" /></a></div>Wim Wenders, Pina Bausch, 3D : voilà bien trois éléments dont l’association pouvait intriguer. Disons qu’à part la modernité, on ne voit pas trop ce qu’ils ont à faire ensemble ces trois-là. Surtout si on englobe le tout dans un genre appelé « documentaire ». <br />
<br />
Le fond du film est évidemment énorme, dévoilant au travers de nombreuses séquences tout le talent et le génie chorégraphique de Pina Bausch. Je ne suis pas un grand connaisseur en danse (contemporaine de surcroît) mais la question du corps m’a toujours plue, et Pina Bausch est un modèle dans ce domaine : tout son art repose clairement sur la répétition du geste, sur l'explosivité du mouvement et sur le dépassement et paradoxalement la maîtrise de soi. C’est joyeusement bordélique, ça part dans tous les sens en apparence mais ça possède un véritable but quand on y fait bien attention. Et il faut bien reconnaître que la 3D est très bien utilisée ici, jouant de ce qui est propre à la danse contemporaine : l'espace. C’est peut-être bien là le seul intérêt, à mes yeux, de la 3D, au-delà des traditionnels effets de surgissement propres au cinéma d’horreur : pour la première fois (qu’on arrête de me parler d’Avatar), la 3D sert pleinement le film et son récit, lui conférant une toute autre dimension.<br />
<br />
Mais le problème se situe justement là : si la technique de la 3D et l’art de Pina Bausch sont résolument modernes, Wenders se complait dans un documentaire-hommage trop classique, trop convenu. C’est pour le moins paradoxale, vu que Wim Wenders pratique lui aussi un cinéma habituellement moderne, mais c’est pourtant le cas : aux interminables petits mots de chaque danseur (Pina était géniale, Pina était grandiose, Pina était la meilleure) Wenders ajoute une narration somme toute académique, à savoir un extrait, une interview, et de temps en temps une image d'archives, et on recommence. On appréciera sans aucun doute le fait d’être sur « scène » avec les danseurs, au plus près d’eux, mais cela n’a absolument rien de neuf et, au final, ce plaisir est gâché par une rupture très nette de rythme, d’ambiance, de magie de l’instant par ses interventions certes chaleureuses et émotionnelles mais au final agaçantes. <br />
<br />
Pina me laisse donc un goût de déception mêlé à de l’admiration : une artiste sublimée, une technique cinématographique maîtrisée, mais une mise en scène et un montage d’un classicisme déstabilisant. Wenders n’a pas joué la carte de l’audace jusqu’au bout apparemment, et c’est bien dommage. <br />
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Note : **Unknownnoreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-20226983040957426912011-07-03T00:01:00.000+02:002011-07-03T00:01:02.241+02:00Le marin des mers de Chine ('A' gai waak)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiQkDuheUFmr65ZnU4X06sV-NRSYnGKPUnO-St-FnLoMXY7NO74YG3o9xEF55D3bjn-JW23T1p1hGqZi8qsJVTSG-RT1YXrR23oxyK_mQimpPYYi7benqN7weT6CYp1SOxuvc8j_Hk62U/s1600/Marin_des_mers_de_Chine_1983.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiQkDuheUFmr65ZnU4X06sV-NRSYnGKPUnO-St-FnLoMXY7NO74YG3o9xEF55D3bjn-JW23T1p1hGqZi8qsJVTSG-RT1YXrR23oxyK_mQimpPYYi7benqN7weT6CYp1SOxuvc8j_Hk62U/s320/Marin_des_mers_de_Chine_1983.jpg" width="239" /></a></div>Quand j’étais gosse, j’adorais les films où on se tapait : Jean-Claude Van Damme, bien sûr, mais j’avais quand même une préférence pour un gros crétin qui faisait plus le pitre qu’autre chose au final : un certain Jackie Chan. Et j’ai découvert un jour, par hasard, Le marin des mers de Chine, que j’avais bien aimé puis oublié. Eh bien je peux vous assurez que des révisions, parfois, ça fait du bien !<br />
<br />
Ce film est probablement l’un des sommets de sa carrière, tant comme acteur que comme réalisateur. Bon, jouons cartes sur table, le scénar casse pas trois pattes à un canard hein, faut pas abuser, même si je lui trouve un petit côté subversif pas déplaisant, à savoir que ce sont bien des Chinois qui vont devoir sauver les colons britanniques des pirates, incapables que sont les Occidentaux de faire face. Pour le reste, la formule habituelle : cocktail de comédie, d’action et de cascades hyper impressionnantes, aussi bien pendant que hors des combats. <br />
<br />
Où se trouve le génie du film ? D’abord dans ces fameuses cascades, qui comptent parmi les plus incroyables de Jackie Chan (il suffit de voir la séquence où il tombe de 4 étages, sa chute n’étant freiné que par des toiles qui se déchirent au fur et à mesure). Et puis ces combats, à la fois brutaux et esthétiques, rythmés et d’une chorégraphie exemplaire à chaque fois. On dira ce qu’on voudra, mais il est impossible de battre le cinéma asiatique sur ce terrain-là, en particulier la Chine et Hong Kong.<br />
<br />
Deuxième point fort du film, son trio principal, à savoir Jackie Chan, Sammo Hung et Yuen Biao, qui fonctionnent tous les trois ensemble sans le moindre problème. Bon, faut dire que passer son enfance à vivre les uns avec les autres et à s’entraîner toute la journée, ça favorise le bon travail, mais justement le résultat est visible et franchement agréable. Ce n’est pas tant un simple film d’action que réalise Jackie Chan mais bien un film entre amis, pour se marrer. <br />
<br />
La cerise sur le gâteau ? C’est que Jackie Chan signe un hommage incontestable au cinéma burlesque qu’il semble admirer énormément. Tout y est : de Buster Keaton, Chan a retenu le sens de la cascade et de la maîtrise du corps (et, accessoirement, une course-poursuite en vélo qui n’est pas très éloignée de celle à moto de Sherlock Jr) ; de Charlie Chaplin, Chan a retenu le sens de la grimace mais aussi ce besoin de secourir les femmes, au risque de sa propre peau face à des bandits ou n’importe quel danger ; de Laurel et Hardy, Chan a conservé le sens du duo qui se tape sur le système l’un de l’autre, illustré ici avec la complicité de Sammo Hung, par ailleurs un acteur assez gros face à Chan, assez maigre ; enfin, le clin d’œil à Safety Last d’Harold Lloyd avec cette fameuse scène de l’horloge qui a par ailleurs, il faut le rappeler, failli couter la vie à Jackie Chan, la chute ne devant initialement pas avoir lieu mais l’acteur passant au travers des sécurités établies…<br />
<br />
Un bête film de kung fu, Le marin des mers de Chine ? Non, un vrai film de cinéma !<br />
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Note : ****Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-64723887386244634902011-06-30T00:07:00.001+02:002011-06-30T00:07:45.125+02:00D'un film à l'autre<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-V-zG9RvoyAjAzFf-sIK1S4sRU2704I0_T8YpBjWldXOE8cCFqJLcM-ArvYZmD5FuTNgwBL3N8eLswcLZ5q2nMrrJ5eDUvKbucOM35IQyo1MCol9X5fHp2X53sr41muOZbfy1Rw7z4Dg/s1600/d+un+film+%25C3%25A0+l+autre.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-V-zG9RvoyAjAzFf-sIK1S4sRU2704I0_T8YpBjWldXOE8cCFqJLcM-ArvYZmD5FuTNgwBL3N8eLswcLZ5q2nMrrJ5eDUvKbucOM35IQyo1MCol9X5fHp2X53sr41muOZbfy1Rw7z4Dg/s320/d+un+film+%25C3%25A0+l+autre.jpg" width="239" /></a></div>Je ne sais pas si vous pouvez imaginer l’ego que peut avoir un réalisateur. Bien sûr, chez les très grands comme Chaplin ou Welles, les anecdotes fusent, mais même chez les petits c’est parfois effarant. Alors quand un réalisateur, ni grand ni petit, mais avec une carrière reconnue, décide de faire son autoanalyse, on peut se demander ce que ça vaudra. <br />
<br />
D’un film à l’autre, c’est Lelouch qui raconte Lelouch : 50 ans de carrière, 50 ans de films, des bons, des moins bons, des bonheurs, des déceptions, mais surtout des souvenirs. Ce cinéaste mal-aimé de la critique mais pas du public, à quelques films près, décide de se poser et de réfléchir un peu. L’introduction du film, un court métrage qu’il a réalisé en 1976 et qui s’appelle <a href="http://www.youtube.com/watch?v=C07kT3N5H14">C’était un rendez-vous</a> et constitue une traversée de Paris en voiture sans jamais freiner, est exemplaire : Lelouch analyse son propre film en voix-off et le rattache à sa propre vie, ce besoin de vitesse mais surtout ce besoin de ne jamais s’arrêter, ne jamais stopper au risque de ne pas redémarrer – et, à la clé, peut-être des emmerdes comme ici avec la justice. <br />
<br />
Jamais on ne verra Lelouch aujourd’hui : le film ne se compose que d’extraits de ses films, d’une petite reconstitution en début de film et d’images d’archives inédites et étonnantes de Lelouch sur ses tournages. Etablissant des liens entre sa vie privée et ses films, expliquant les raisons de ses succès comme celles de ses échecs, Lelouch aborde surtout son cinéma avec humilité, celle d’un sage sentant la fin plus proche que le début, et qui veut rétablir quelques vérités, saluer les copains, se souvenir des belles choses, donner des conseils aux plus jeunes. Ce n’est pas de l’analyse que le film relève, mais plutôt de la biographie imagée. <br />
<br />
Je ne suis pas un grand connaisseur de Lelouch, mais je sais qu’avec ce film, j’ai eu envie de (re)voir ses films, à la lumière de certains de ses commentaires et, aussi, parce que ses images m’ont donné envie. En ça, Lelouch a probablement réussi la mission du film : celle de le faire redécouvrir par une nouvelle génération. <br />
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Note : ****Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-63102108391749870952011-06-24T00:01:00.001+02:002011-06-24T00:01:00.411+02:00Double feature cinéma<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr-gE_6Wp37fHDwl93ckC9TDsmHt2we9Dzw7NO8jfA615Lx68qTjJL6LnnS_-8DOAw26UqkZJedaHVQgwsG9E_hCjwrMypf5HGXmoNQhRlMMfaBiaQsFewRdys7qFfZpYGaORKWj0Fqf0/s1600/Ca+tourne+a+Manhattan+01.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr-gE_6Wp37fHDwl93ckC9TDsmHt2we9Dzw7NO8jfA615Lx68qTjJL6LnnS_-8DOAw26UqkZJedaHVQgwsG9E_hCjwrMypf5HGXmoNQhRlMMfaBiaQsFewRdys7qFfZpYGaORKWj0Fqf0/s320/Ca+tourne+a+Manhattan+01.jpg" width="237" /></a></div>Les déboires d'un tournage de film indépendant, entre crises d'ego, techniciens maladroits, tensions entre les acteurs et mère échappée de l'asile... Il y a un vrai regard ironique sur le cinéma dans le film de DiCillo, ancien directeur photo (notamment sur le Stranger than paradise de Jarmusch, dont on sent une influence ici) qui dit avoir vécu sur différents tournages tous les travers que vit le personnage de Buscemi ! Un Buscemi par ailleurs excellent, comme à l'accoutumée. L'ennui ? Le film tourne vite court, et se répète assez vite. Reste qu'il reste un joli clin d'oeil au cinéma indépendant et à la difficulté de créer sans argent.<br />
<br />
Note : **<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaWNvYplL5ZbHDgM_qRfFGuW7rYRx4S3Me2OMSDf9WiyEHPu9GOSTGsaG6T63az6Qpbulb5qhyphenhyphensKVXstRgY-8CHrLWCshlRgKj40f-R18j0RPDpMcAuwmPEHbb50sZv6fPkJ8P-Ty6GRg/s1600/Big+Picture.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaWNvYplL5ZbHDgM_qRfFGuW7rYRx4S3Me2OMSDf9WiyEHPu9GOSTGsaG6T63az6Qpbulb5qhyphenhyphensKVXstRgY-8CHrLWCshlRgKj40f-R18j0RPDpMcAuwmPEHbb50sZv6fPkJ8P-Ty6GRg/s1600/Big+Picture.jpg" /></a></div>Un petit génie gagne un prix pour son film d'étudiant, et se voit plongé dans le milieu hollywoodien... Plus cynique que subversif, The big picture fait doucement rire quand il démontre comment un film intimiste en noir et blanc sur un triangle amoureux en hiver devient un film d'ados et d'hôtesses de l'air en bikinis à la plage. Au-delà de ça ? Rien de transcendant : la réalisation est finalement peu inspirée, abusant de l'effet "clin d'oeil cinéphilique" quand le personnage de Bacon (bien, sans plus) est en situation de stress. A noter quand même quelques clins d'oeil de stars comme Elliott Gould, John Cleese ou Roddy McDowall qui viennent faire coucou. Trop gentil sans doute sur le monde du cinéma, surtout quand on sait que 3 ans plus tard Robert Altman proposera sa vision d'Hollywood, bien plus cinglante, avec The Player. Un excellent téléfilm mais un film de cinéma moyen...<br />
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Note : **Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-77898385608664659512011-06-21T11:55:00.000+02:002011-06-21T11:55:20.253+02:00Tree of Life<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN2UjGnFxIDPHbTGHC6H-ZX-hljx8uDl7GA-EiVL2tV2mR_4fwY-VA92gBCmJrttp941xjzG9ugaEc_37vWyIMEjDPQZYQkfimElX1YiNJ8rwNDnOZZV9isuINX3ZFhXP0FjcsZgutQcc/s1600/Tree+of+life.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN2UjGnFxIDPHbTGHC6H-ZX-hljx8uDl7GA-EiVL2tV2mR_4fwY-VA92gBCmJrttp941xjzG9ugaEc_37vWyIMEjDPQZYQkfimElX1YiNJ8rwNDnOZZV9isuINX3ZFhXP0FjcsZgutQcc/s320/Tree+of+life.jpg" width="240" /></a></div>J’aime bien Malick, vraiment : La ligne rouge est l’un des meilleurs films de guerre que j’ai pu voir, Le nouveau monde a quelque chose de mystérieusement touchant, la beauté des images des Moissons du ciel est largement établie et Badlands… Ben je dois le revoir en fait. Mais j’aime bien Malick. <br />
<br />
Jusqu’à hier. A une époque où l’extrémisme religieux est largement critiqué, j’osais espérer ne pas en voir dans un objet cinématographique reconnu comme publique et accessibles à tous, qui se prétend universel car ne définit pas d’emblée « ceci est un film religieux ». Pas une seconde Malick ne laisse reposer la spiritualité du spectateur : Dieu est grand, alors ta gueule. C’est un peu le message du film, en plus subtil (ou pas). Il me semble impossible de nier ou même de mettre de côté cette lourdeur théologique en regardant le film : aussi bien sur le fond que sur la forme, le film est judéo-chrétien et, reconnaissons-lui au moins ça, l’assume. Les voix-off parlent de Lui, et que voit-on dans les images ? Un bébé jouant avec l’arche de Noé. Le passage lu du Livre de la jungle, celui du serpent Kaa. Et je ne compte plus le nombre de plans du ciel (Dieu), ciel souvent associé à l’eau (la vie) ; je vous laisse déduire le message. <br />
<br />
Bien sûr, il y a de bonnes choses : Malick n’a pas peur du ridicule, et sa vision de la conception du monde, contradictoire (2h de catholicisme pour 20 minutes d’évolutionnisme ?), est franchement risible, tant la débauche d’effets spéciaux, au-delà de la dimension narrative de la séquence, n’a aucun intérêt dans ce genre de film. En plus, les dinosaures sont mal faits, et question crédibilité j’ai plutôt vu Denver le dernier dinosaure que Jurassic Park. Quand le carnivore fout sa patte sur la gueule de l’herbivore, j’ai cru qu’il allait lui faire le signe de croix dis donc. <br />
<br />
Je n’ai pas envie de parler du montage, tant je l’ai trouvé grossier, ou de la narration à la fois prévisible et bancale (le père autoritaire qui se laisse dominer par son fils à la fin ? Sérieusement ?). La réalisation aurait pu être intéressante, mais si c’est pour voir quelques plans magnifiques, tournés avec des focales bien précises, mettant en avant la beauté de la nature, selon un cadrage particulier, je préfère revoir Koyaanisqatsi : là au moins, une idée se dégage de ses images mis bout à bout, pas comme ici où tout est gratuit (hormis les plans du ciel, on sait). Et on applaudira Sean Penn dans le rôle du figurant qui tire la gueule. <br />
<br />
Il reste au moins une bonne nouvelle à mes yeux : les Hot d'or ne sont pas morts, car Cannes a bel et bien récompensé une magnifique branlette théologique. <br />
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Note : 0Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-8596142658675240552011-06-02T00:01:00.000+02:002011-06-02T00:01:04.128+02:00Les émotifs anonymes<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCD8dTwflnXP5th_aAXusM_ucqCAxLI54AG5ONZrIouayqLLBCboq8VqEnOAzWAvvTSXUM9Yy4778m1Zs5mJHCsOLUq-rZ-bALeTWeXEonCTyqLj4Meb0EKLTRNumlaJc9Hls-1G5kULA/s1600/Emotifs+anonyles.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCD8dTwflnXP5th_aAXusM_ucqCAxLI54AG5ONZrIouayqLLBCboq8VqEnOAzWAvvTSXUM9Yy4778m1Zs5mJHCsOLUq-rZ-bALeTWeXEonCTyqLj4Meb0EKLTRNumlaJc9Hls-1G5kULA/s320/Emotifs+anonyles.jpg" width="240" /></a></div>Une histoire d’amour entre deux personnes qui, au contraire de ne pas vouloir s’aimer, ne peuvent tout simplement pas s’aimer sous peine de faire une syncope ? Voilà un pitch pour le moins intriguant et amusant.<br />
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Les émotifs anonymes n'a qu'une ambition : celle de divertir. Et encore, pas n'importe qui, un public bien précis : celui de la ménagère de 50 ans qui trouvera cette histoire si émouvante. Je ne suis pas du public cible (loin de là) mais je dois bien admettre que le film a quand même fonctionné chez moi.<br />
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De par son humour, déjà, absolument pas lourd, au contraire. Alliant le gag le plus burlesque possible (le restaurant, lorsque Poelvoorde doit changer de chemise) aux sous-entendus parfois carrément sexuels sans pour autant être grivois, le film ponctue ses séquences d’une touche de légèreté souvent délicieusement subtile.<br />
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De par ses personnages attachants, ensuite, interprétés par deux comédiens au top. Il n’est pas fréquent de voir cette grande gueule de Poelvoorde jouer des personnages timides, romantiques, et il faut dire que ça lui va aussi bien que les anti héros acariatre, mais c’est surtout Isabelle Carré, à la beauté si simple, qui rayonne dans le film, tirant presque la couverture à elle seule sans en faire de trop. <br />
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Et si la réalisation n’est pas prétentieuse mais pas toujours très inspirée (quel besoin de glisser une séquence musicale en plein milieu du truc...), j’assume clairement mon point de vue quand je dis que dans le genre comédie dans la plus pure tradition française, ces Emotifs ont mérités de ne pas rester anonymes.<br />
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Note : ***Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-60695777905121275832011-05-30T00:01:00.000+02:002011-05-30T00:01:01.360+02:00Mammuth<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqOIDIg2SHicoVUKSMvUTbOvin05zXHtKGhg-z7hDHPSHhE6vciJS1SV9ELn0hGdPcMUsk5bynJL9-xKMpJOX_9tAXcV6IEvfP69_YZRv0PxqVxOsux3Oo1QLx0n4sxg-GDxTYCtZdgdQ/s1600/Mammuth_300.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjqOIDIg2SHicoVUKSMvUTbOvin05zXHtKGhg-z7hDHPSHhE6vciJS1SV9ELn0hGdPcMUsk5bynJL9-xKMpJOX_9tAXcV6IEvfP69_YZRv0PxqVxOsux3Oo1QLx0n4sxg-GDxTYCtZdgdQ/s320/Mammuth_300.jpg" width="240" /></a></div>Kervern-Delépine ont un univers qui leur est propre, c'est sûr, mélange improbable de Jarmusch et de Dupontel matiné du trash de Groland à l'occasion (l'entretien d'embauche). <br />
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Ils ont des chouettes copains, qui font plein de caméos (Nahon, Poelvoorde, Lanners, Adjani). Et ici ils ont Gérard, Gégé le pachyderme qui ferait passer Orson Welles dans La soif du mal pour un anorexique. Et Gégé, ben il bouffe tout, surtout l'écran, sans se forcer, en étant juste présent. C'est dans son regard que tout se joue, dans l'inscription approximative de son corps dans l'espace : sans rien faire, il fait tout le film. <br />
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Hélas, le scénario enchaîne un peu trop difficilement les séquences pour soutenir la performance de l'acteur, et se perd entre la quête du sens de la vie d'une part et (élément narratif maladroit) la rédemption d'autre part. Puis tout ça manque d'humour mordant, à la Aaltra ou mieux encore à la Louise-Michel, là où le duo de réalisateur excelle. Y a pourtant de chouettes occaz bien exploitées, comme la confrontation entre Gégé et son boucher, qui n’a pas fait de master en jambon, ou l’entretien d’embauche avec un Bouli Lanners un rien pervers. Mais ça suffit pas. <br />
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Du coup, Mammuth est un colosse, certes, mais aux pieds d'argile.<br />
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Note : **Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-54146283955752408472011-05-27T12:55:00.002+02:002011-05-27T12:55:50.952+02:00Les yeux de sa mère<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibROMU2o9IA1linkuddcadiNJG822bXWcm_h59XEIqVp5pI0WVr3qIeW_kTwyEaWo5w9pdWXLPGDTb-62U4h47FWOFvNo1X1LjMGT3RaKwnY8XdrvLiVGSZz_S_EN3zR5fKiZXh4Wl3r8/s1600/yeux-de-sa-mere.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEibROMU2o9IA1linkuddcadiNJG822bXWcm_h59XEIqVp5pI0WVr3qIeW_kTwyEaWo5w9pdWXLPGDTb-62U4h47FWOFvNo1X1LjMGT3RaKwnY8XdrvLiVGSZz_S_EN3zR5fKiZXh4Wl3r8/s320/yeux-de-sa-mere.jpg" width="235" /></a></div>Un jour, je serai cinéaste. Bon, le cinéma en Belgique, pas facile facile ; je m’expatrierai donc en France. Je ferai ce qu’appellent les artistes « de l’art » et le public « les films chiants » : du cinéma d’auteur. <br />
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Tout d’abord, je me ferai pas chier à utiliser un pied à ma caméra : rien de tel que la caméra à l’épaule, comme le cinéma-vérité de Morin et Rouch, une liberté totale de mouvement, comme la Nouvelle Vague. Et rien à foutre si du coup mon image en perpétuel mouvement file plus la nausée que n’impose une marque esthétique forte.<br />
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Puis je parlerai d’une famille explosée par la rancœur et le mal-être des membres. C’est bien ça, la famille en froid, ça c’est jamais vu. Enfin, si, y a de temps en temps des amateurs comme Wes Anderson qui en font de grands films, mais en France, pas besoin d’humour quand on peut être mélodramatique. Puis ce serait quand même cool d’avoir un personnage borderline, moralement et sexuellement, tant qu’à faire. <br />
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Alors pour m’assurer les bonnes grâces du public, je prendrais une grande actrice, style Catherine Deneuve, qui est toujours au top de son talent. Je prendrais aussi un acteur bien « d’auteur », comme Nicolas Duvauchelle. Et peut-être que je prendrai Géraldine Pailhas, à mi-chemin entre les deux publics. Et tous seront de bon niveau.<br />
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Et même que je ferai croire au spectateur, dans une première moitié du film, à un thriller se mettant doucement en place, à un film français qui trouve enfin son style sans copier les Américains ni sans virer dans le pathos et la caricature des films français habituels. Et puis alors, dans la seconde moitié, je céderai, et je ferai comme les autres. Et ce sera bien dommage. <br />
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Note : **Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1514273909843359772.post-19822946282260381702011-05-18T01:18:00.000+02:002011-05-18T01:18:03.937+02:00Vivement ce soir<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTnwuxUpiQexdMQmAGN-zxGgGMTl7UH1pxoD32Hlq4aOCx-hy6huv_uyYm98VUZgS-WYtPMWCSI-A1mLZIzZ5hma6hgNk0jZ1LB8cxeaSUSmtf6YmDvF0ubAM-TO0rODvAPya2AvbYuoM/s1600/vivement+ce+soir.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjTnwuxUpiQexdMQmAGN-zxGgGMTl7UH1pxoD32Hlq4aOCx-hy6huv_uyYm98VUZgS-WYtPMWCSI-A1mLZIzZ5hma6hgNk0jZ1LB8cxeaSUSmtf6YmDvF0ubAM-TO0rODvAPya2AvbYuoM/s1600/vivement+ce+soir.jpg" /></a></div>Patrick Van Antwerpen naît le 17 mai 1944 à Ixelles (Bruxelles). Après avoir étudié à l’INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et techniques de diffusion), il travaille avec Boris Lehman avant de se lancer dans la réalisation de quelques courts métrages.<br />
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L’univers de Van Antwerpen a un air de déjà vu : il y a chez le réalisateur un amour évident de l’univers de Tati et du burlesque moderne, s’amusant à souligner les travers des petits gens dans une société de consommation de plus en plus impersonnelle, appelant au rendement coûte que coûte. Il faut juste ajouter à cela un peu d’absurde bien belge. Vivement ce soir (1985) est son seul long métrage. Le film relate le déroulement d'une journée dans un supermarché de la région bruxelloise. L'histoire de cette journée, avec ses petits événements drôles ou pathétiques, constitue la trame générale du film. Les situations traitées par petites touches successives mettent en évidence certains de nos comportements face à la nourriture, le côté répétitif de nos gestes et de nos déplacements dans cet univers clos... (Patrick Van Antwerpen)<br />
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Il y a de ci de là de belles idées de mise en scène, et un certain talent pour amener des situations et les étirer dans le temps sans qu'elles ne deviennent ennuyantes. L’art de Van Antwerpen, comme Tati ou Etaix par ailleurs, n’est pas de faire rire aux éclats mais de créer un sourire tout au long du film. Certains gags sont ainsi irrésistibles ; d’autres, en revanche, sont un peu trop prévisibles, un peu trop mal dosés.<br />
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Surtout, le film souffre d'une part d'un sévère manque de scénario (ce ne sont ici que majoritairement des saynètes, relativement indépendantes les unes des autres) et surtout de comédiens tous plus mauvais les uns que les autres, leur mauvais jeu étant accentué par une post-synchro à la Fellini complètement ratée. Volonté esthétique, absence de budget ? Le résultat est le même : c’est agaçant. <br />
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Ces deux éléments sont suffisamment pénibles que pour gâcher le film, souffrant comme si besoin en était d’une variation de rythme parfois déstabilisante pour une comédie. Pourtant, le potentiel était là. Patrick Van Antwerpen ne pourra jamais le confirmer : il décédera le 3 décembre 1990. Hélas.<br />
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Note : **Unknownnoreply@blogger.com1